(Agence Ecofin) - La compagnie minière Gemfields a dénoncé, cette semaine, une nouvelle forme d’esclavage qui met en danger la vie des populations au Mozambique. Elle a indiqué que le nombre d’effondrements de puits miniers dus à une exploitation illégale de rubis ne cesse d’augmenter cette année, entrainant plusieurs décès.
D’après une enquête réalisée par sa filiale mozambicaine, Montepuez Ruby Mining (MRM), la plupart des mineurs illégaux (souvent des mineurs) ne sont pas originaires de la région de Montepuez. Ils seraient « contrôlés par des syndicats et des intermédiaires bien financés qui profitent de leur pauvreté ».
Pour les recruter, ces derniers leur promettent des fortunes grâce à l’exploitation de rubis. Les mineurs ou leurs familles sont priés de payer pour se voir accorder « l’opportunité » en échange du transport, de la nourriture et du logement dans la région de Montepuez. Lorsqu’ils ne peuvent pas payer ces frais à l’avance, les syndicats leur accordent un prêt qu’ils doivent rembourser plus tard, à partir de l’exploitation de rubis. Ils sont ensuite déployés dans des mines illégales et soumis à des conditions « abjectes et très dangereuses ».
Les pierres précieuses récupérées par les mineurs illégaux doivent être « vendues » par l'intermédiaire du syndicat à un « patron supérieur » et le mineur illégal ne reçoit qu'une fraction des sommes impliquées.
« Endettés auprès des syndicats et sans argent de poche, ces mineurs illégaux ne peuvent pas rentrer librement chez eux et, par conséquent, ils sont effectivement liés par un esclavage moderne », a expliqué Gemfields.
Près de la moitié des rubis vendus dans le monde proviennent du Mozambique. La région de Montepuez, symbole de cette bonne fortune, est située au nord du pays. Gemfields y exploite une des plus grandes mines de rubis au monde.
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Accra, Ghana