(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, la proposition de transfert de 100 milliards de rands (7,1 milliards $) de la dette d’Eskom, la compagnie électrique publique, au Trésor national a été rejetée. A la place, le ministre des Finances, Tito Mboweni (photo) propose plutôt un accompagnement annuel de 23 milliards de rands (plus de 1,6 milliards $) sur trois ans.
Ce financement de 69 milliards de rands (4,9 milliards $) en tout, sera utilisé selon le responsable pour soutenir le processus de reconfiguration de la compagnie et pour payer ses dettes et non pour le paiement des salaires de ses employés.
Le président de la République sud-africaine a en effet annoncé il y a quelques jours, que la compagnie serait scindée en trois entités indépendantes fonctionnant dans un même groupe, Eskom Holdings. Une proposition vivement critiquée par les syndicats des travailleurs qui y voient une antichambre pour la privatisation de l’énergéticien. Les autorités de leur côté, affirment que cette reconfiguration permettra à l’entité qui prévoit une perte de 20 milliards de rands pour l’exercice budgétaire en cours, d’être plus apte à apurer ses dettes qui s’élèvent à plus de 420 milliards de rands (plus de 29,8 milliards $).
L’octroi de cet appui financier par le ministère des Finances a été conditionné à la nomination d’un directeur en charge de la restructuration de la compagnie (CRO) par le ministère en charge des Entreprises publiques. « Ce package de support financier octroyé à des conditions strictes, permettra à Eskom de restaurer un flux de cash-flow positif et d’assurer une disponibilité de liquidité afin de réaliser les travaux de maintenance nécessaires pour restaurer une fourniture électrique stable.», a affirmé le gouvernement dans son budget révisé.
Les étapes de la scission seront annoncées dans les mois à venir. Mais les premières devraient être le transfert d’une partie des actifs d’Eskom à la nouvelle compagnie de distribution électrique qui naîtra. Cette dernière devrait avoir recours à la participation des investisseurs afin de renforcer son capital. Une inclusion du privé qui cependant, n’est pas égale à une privatisation, a tenu à préciser le ministre des Finances.
Gwladys Johnson Akinocho