(Agence Ecofin) - La construction de la plus grande mine de platine du Zimbabwe pourrait être retardée parce que l’actionnariat militaire dans le projet dissuade les potentiels bailleurs de fonds. C’est ce que rapporte cette semaine Bloomberg, qui cite des personnes proches des discussions sur le financement.
Afreximbank, mandaté pour mobiliser le financement du projet n’a pas obtenu d’engagements supplémentaires autres que ses 192 millions de dollars de fonds propres levés. La banque aurait tenu des réunions l’année passée avec plusieurs investisseurs, y compris le Sud-Africain Public Investment Corporation (PIC), le plus grand gestionnaire de fonds du continent.
Le point de blocage serait une entreprise militaire zimbabwéenne qui a déjà fait l’objet de sanctions américaines. Selon Bloomberg, qui cite des documents datant de 2012, Zimbabwe Defence Industries détient avec Zimbabwe Mining Development, 30% de Great Dyke Investments, la coentreprise russo-zimbabwéenne en charge du projet.
« S'il y a une quelconque forme d'actionnariat militaire, les investisseurs occidentaux seront très mal à l'aise, en particulier les banques. Qui prendra le risque ? Je pense qu'ils se battront pour obtenir du financement des institutions traditionnelles et occidentales.», a déclaré Peter Major, analyste minier chez Mergence Corporate Solutions.
Ce ne sera pas la première fois qu’un engagement militaire contrecarre un projet minier. En 2000, Oryx Diamonds a dû abandonner un projet d’exploitation de diamants en RDC dont les parties prenantes comprenaient une autre société militaire zimbabwéenne.
Le Zimbabwe est le troisième producteur de platine au monde, derrière l’Afrique du Sud et la Russie.
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Accra, Ghana