(Agence Ecofin) - Monsanto deviendra t-il une menace pour la santé financière du géant allemand de l’agrochimie Bayer ? Cette hypothèse n’est plus désormais écartée par de nombreux observateurs après la dernière déconvenue subie par le groupe américain acheté par l’Allemand pour 63 milliards $.
La compagnie de Saint-Louis a été condamnée par la justice américaine à verser près de 290 millions $ à un jardinier américain pour avoir caché la dangerosité de son herbicide Roundup, dont le principe actif (glyphosate) a été jugé responsable d’un cancer incurable chez celui-ci. Si Bayer a réfuté l’idée que le glyphosate puisse provoquer des cancers en évoquant des « preuves scientifiques, d'évaluations réglementaires à l'échelle mondiale » et fait savoir qu’elle ferait appel de cette décision, l’affaire pourrait être lourde de conséquences sur le long terme.
Déjà, le groupe de Leverkusen qui est devenu unique propriétaire de Monsanto en juin dernier, a perdu lundi, 10 milliards d’euros de capitalisation boursière.
Au-delà de cette perte boursière, cette condamnation pourrait faire lieu de jurisprudence aux USA et coûter à terme 5 milliards $ à Bayer selon Alistair Campbell du cabinet d’analyse Berenberg, qui se réfère à d’autres précédents dans l’industrie mondiale. Ce qui serait un coup dur pour l’Allemand qui devrait s’endetter à hauteur de 30 milliards $ pour s’acquitter de la facture d’achat de Monsanto.
En outre, afin de devenir le chef de file incontesté des insecticides, désherbants, fongicides et des semences, la compagnie a cédé près de 9 milliards $ d’actifs à son compatriote de la chimie BASF, un record.
« Nous pensons que le risque d’un retrait [du Roundup, ndlr] est extrêmement faible, mais si cela se matérialisait, ce serait un revers majeur, étant donné la valeur investie dans la compagnie [Mosanto, ndlr].», indique M. Campbell qui ajoute que la controverse pourrait impacter les revenus futurs du groupe.
« Si un appel est assuré et peut de fait conduire au minimum à une réduction de la sanction financière, sinon à son annulation pure et simple, il est probable que le nombre déjà grand de cas similaires va se multiplier.», confient à Reuters, les analystes financiers de la banque britannique Barclays.
Pour rappel, le Roundup a été lancé en 1976 et représente actuellement, 25% du marché mondial des herbicides.
Espoir Olodo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.