(Agence Ecofin) - La construction de nouveaux barrages en Afrique serait malavisée, compte tenu des conditions extrêmes récentes en matière de pluviométrie, qui pourraient se répéter à l’avenir, en raison du réchauffement climatique. Face à la volonté des gouvernements des Etats d’Afrique australe et orientale de doubler leurs capacités hydroélectriques, d’ici 2030, les scientifiques recommandent la réalisation d’études sur de potentiels risques d’assèchement de ces barrages.
« Des changements imprévisibles en matière de disponibilité de l’eau constituent un risque significatif en matière de viabilité des barrages hydroélectriques et de sécurité électrique des pays. Une seule sécheresse étendue suffirait à interrompre la fourniture en électricité de plusieurs pays qui font partie d’un pool énergétique commun sans pour autant disposer de leurs propres centrales hydroélectriques », avertit le professeur Declan Conway du Grantham Institute on Climate Change and Environment.
En outre, plusieurs des barrages hydroélectriques à venir sont prévus pour être implantés dans les mêmes cours d’eau, ce qui pourrait aggraver les effets d’une éventuelle sécheresse. En effet, 80% des barrages de l’Afrique de l’Est sont prévus pour être installés sur le Nil tandis que 90% des barrages de l’Afrique australe seront implantés dans le bassin du Zambèze.
Si les effets du phénomène météorologique El Niño, survenu entre 2015 et 2016, se sont fait ressentir sur l’ensemble des régions avec un ralentissement significatif des économies touchées, les études portent à croire que les phénomènes à venir seront plus sévères.
Autant d’éléments qui incitent les scientifiques à recommander aux pays la prise en compte de ces facteurs météorologiques avant la mise en place de tout barrage.
Gwladys Johnson Akinocho