(Agence Ecofin) - En Ethiopie, des centaines de personnes ont manifesté pour réclamer justice à ce qu’ils considèrent comme un meurtre. En effet, le jeudi dernier Simegnew Bekela, le directeur du projet de construction du barrage de Grande Renaissance (6 000 MW) a été retrouvé mort dans sa voiture à Addis-Abeba.
« Nous avons confirmé que l’ingénieur est décédé, suite à la réception d’une balle tirée derrière son oreille droite », a affirmé, à ce propos, Zeinu Jemal, le chef de la Commission fédérale de la police éthiopienne. Le responsable a, en outre, affirmé qu’il n’avait pas été établi si le pistolet Colt retrouvé près du corps appartenait au défunt.
Le dimanche, lors des derniers hommages à M. Bekela, des émeutes ont également éclaté, toujours menées par des Ethiopiens réclamant justice. La police a dû avoir recours aux gaz lacrymogènes pour rétablir le calme.
Cette réaction populaire est due en grande partie à la polémique soulevée par la construction de la centrale hydroélectrique. Cette dernière a en effet induit une tension entre l’Ethiopie et son voisin égyptien qui craint la diminution de son approvisionnement en eau potable par le Nil.
Après des années de menaces interposées à peine voilées, les pays sont parvenus à un accord visant à évaluer l’impact du barrage sur les eaux du Nil parvenant au Caire. Mais alors que le barrage financé à plus de 4 milliards $ sur fonds propres par l’Ethiopie est achevé à 70%, les études de faisabilité n’ont pas encore démarré.
Gwladys Johnson