(Agence Ecofin) - « Je voudrais rassurer tout le monde. Ce projet vise plutôt à promouvoir l’environnement. » C’est par ces mots que le président tanzanien, John Magufuli (photo), a essayé de rassurer les environnementalistes quant à l’impact du barrage de Stiegler Gorge sur l’écosystème naturel.
L’infrastructure d’une capacité prévue de 2 100 MW sera, en effet, construite au sein de la réserve protégée de Selous Game. Les défenseurs de l’environnement craignent qu’elle ne nuise à l’ensemble de l’écosystème. En 2018, Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco, a d’ailleurs adressé au président une correspondance dans laquelle elle s’inquiétait que l’infrastructure « puisse avoir un impact dévastateur et irréversible sur l’écosystème unique de Selous ».
Mais, selon le président, ce projet aura plutôt l’effet inverse. Son argument principal est qu’en fournissant de l’électricité aux populations locales, ces dernières n’auront plus besoin de couper du bois dans la forêt pour pouvoir cuisiner. Argument pour le moins faible lorsque l’on sait que les moyens de cuisson électrique sont encore très peu répandus sur le continent, et que les rares ménages qui y ont recours font plutôt partie de la classe moyenne habitant les villes.
« De plus, il s’agit seulement d’une toute petite partie de la réserve, soit 3% de la superficie totale. Ceux qui affirment que nous n’aimons pas l’environnement m’étonnent beaucoup », a conclu le président.
Gwladys Johnson Akinocho