(Agence Ecofin) - Depuis le passage du ministre de l’Eau et de l’Énergie sur le site abritant le projet de construction du barrage de Bini à Warak (75 MW), en février 2019, rien n’a avancé sur le chantier. Gaston Eloundou Essomba était pourtant venu ce mois-là, après des grincements de dents des populations de la région de l’Adamaoua, les rassurer du démarrage imminent de ce chantier, unique projet structurant initié dans les trois régions septentrionales du Cameroun.
Huit mois après ces assurances, le désespoir s’est à nouveau emparé des populations de cette partie du pays. Ce d’autant plus qu’elles sont obligées de subir les conséquences fâcheuses du vieillissement du barrage de Lagdo, dont les capacités de production sont souvent réduites de moitié, à cause de l’ensablement de son réservoir.
À l’origine du blocage des travaux de construction du barrage de Bini à Warak, confié au Chinois Sinohydro, il y a d’abord les difficultés financières. En effet, apprend-on de bonnes sources, jusqu’ici l’État camerounais peine à payer le reliquat de 4 milliards de FCFA de frais d’assurances (13 milliards de FCFA au total), qui conditionne le déblocage du financement d’Eximbank China relatif à ce projet.
Ensuite, il y a des arbitrages qui s’éternisent au sein du gouvernement, notamment sur l’imputation des différents impôts relatifs au contrat passé avec Sinohydro, cette entreprise ayant été exonérée de toutes les taxes.
Enfin, il y a l’épineuse question des indemnisations des riverains du site devant abriter le barrage, qui n’a pas encore trouvé de solution définitive, probablement du fait des tensions de la trésorerie publique.
BRM