Le Ghana se veut une nation « Cashless » d’ici 2020

(Ecofin Hebdo) - En 2012, le gouvernement, à travers la Banque centrale, s'était engagé dans un vaste chantier de développement des paiements électroniques. L’objectif était de parvenir à une inclusion financière de 70% en 5 ans. Bien que cette ambition ne soit pas encore une réalité, les différents investissements engagés jusqu’ici par l’Etat laissent tout de même penser que le pays pourrait réaliser cet exploit dans les deux prochaines années. De nombreux pays africains envisagent de suivre ses traces…

En Afrique de l’Ouest, les Nations Unies estiment que le Ghana a réalisé d’énormes progrès en matière de paiement numérique depuis 2012. Le pays est actuellement au coeur d’une ambition claire: réduire la circulation du cash afin de sécuriser et accélérer les paiements, mais surtout dynamiser le segment très porteur des services et combattre la corruption. Il a enregistré en 2017 un volume de 1 142 613 159 de transactions électroniques dont la valeur financière s’élevait à 381,43 milliards de cédis ghanéens (77 800 052 044 dollars US).

Le pays est actuellement au coeur d’une ambition claire: réduire la circulation du cash afin de sécuriser et accélérer les paiements, mais surtout dynamiser le segment très porteur des services et combattre la corruption.

En 2016, la valeur financière des paiements électroniques était de 266,39 milliards de cédis (54 335 411 121 dollars US). Soit une augmentation de 43,18% en seulement un an. Pourtant, il y a quatre ans, le pays était encore largement en dessous de ces performances. Le volume des transactions n’excédait pas les 200 millions l’année.

Selon la Banque du Ghana (BoG), la valeur des paiements numériques a augmenté grâce à l'augmentation de la valeur des services monétaires de téléphonie mobile. L'argent mobile a dépassé les chèques en tant que principal instrument de paiement de détail, avec un volume de 981,6 millions de transactions, suivi par la carte de débit (60,4 millions), la carte de paiement e-zwich (8,4 millions), les chèques (7,3 millions) et le transfert direct de crédits (6,1 millions).

Toutefois, pour ce qui est de la valeur des transactions effectuées en 2017, le chèque est demeuré en tête avec 179,6 milliards de cédis (36 632 906 030 dollars US) tandis que l’argent mobile suivait de près avec 155,8 milliards de cédis (31 778 434 073 dollar US).

 Mobile pic ORIGINAL

Le Ghana est aujourd’hui présenté comme un exemple de succès à fort potentiel dans le paiement numérique.

 

Grâce à ses avancées, le Ghana est aujourd’hui présenté comme un exemple de succès à fort potentiel dans le paiement numérique en Afrique. Le gouvernement du pays a même su introduire l’e-paiement et le m-paiement au niveau d’un certain nombre d’administrations publiques pour le règlement de divers services. Les outils de paiement numérique se sont aussi fait une place dans le règlement de biens et services ou encore le transfert d’argent. Cette expérience gagnée par le Ghana lui vaut déjà l’intérêt de quelques pays africains qui désirent apprendre de son parcours qui n’a pas été un long fleuve tranquille.

Cette expérience gagnée par le Ghana lui vaut déjà l’intérêt de quelques pays africains qui désirent apprendre de son parcours qui n’a pas été un long fleuve tranquille.

L’embellie qu’enregistre le pays, il la doit à plusieurs investissements stratégiques de son gouvernement, notamment dans la connectivité internet, l’infrastructure financière en perpétuelle construction et l’amélioration de l'environnement réglementaire.

 

Des réformes profondes

En 2012, la BoG s'était engagée « à examiner le cadre réglementaire de la banque à distance afin de créer un environnement propice et de promouvoir l'innovation, pour parvenir à une inclusion financière de 70% au Ghana d'ici 2017». Conçue en 2013, la Stratégie nationale de paiement (NPS) lui avait été transmise en mars 2014. Elle lui fournissait une feuille de route stratégique pour les paiements jusqu'en 2019, avec l'accent sur le double objectif d'une économie moins dépendante aux espèces et une plus grande inclusion financière. Plusieurs des mesures proposées ont été mises en œuvre ou sont en encore cours de réalisation, telles que la création récente du conseil des paiements.

 Cash

Une image qui va tendre à disparaître au Ghana…

 

Le gouvernement a aussi investi dans l’amélioration de la connectivité Internet sans laquelle divers outils de paiement numérique ne pourraient pas fonctionner. Le taux de pénétration d’Internet qui était de 39,5% en 2013 est monté à 77,58% en 2017. Cette amélioration de l’accès à la data a permis l’accès d’un plus grand nombre de personne aux services.

Le gouvernement a aussi investi dans l’amélioration de la connectivité Internet sans laquelle divers outils de paiement numérique ne pourraient pas fonctionner. Le taux de pénétration d’Internet qui était de 39,5% en 2013 est monté à 77,58% en 2017.

A l’amélioration de la connectivité, l’attention du gouvernement s’est aussi beaucoup concentrée sur l’ouverture du marché des paiements à plus de concurrence. En 2015, Bank of Ghana a publié les directives sur la monnaie électronique dans le but général de permettre aux entités non bancaires de développer leur réseau d'agences pour l'argent électronique, en partenariat avec les banques. Cette directive a permis aux opérateurs de télécommunication de posséder leur propre réseau d’agences.

cashless ghana1

« Ce n’est qu’une question de temps. »

 

En 2017, la loi sur les systèmes et services de paiement est venue promouvoir l’innovation dans la conception de nouveaux produits de monnaie électronique sécurisée et de services de paiement. Ces réformes réglementaires, et bien d’autres, ont engendré de nouveaux fournisseurs de solutions de paiement numériques, enrichissant davantage l’offre existante développée par l’Etat, à l’instar de la carte biométrique de paiement E-Zwich ou du système de commutation et de traitement interbancaire Gh-link qui interconnecte les services financiers des institutions et permet aux titulaires de carte d’effectuer des transactions sur tout guichet automatique ou point de vente.

L’interopérabilité des services Mobile Money, lancée le 10 mai dernier, est venue doper davantage le secteur du paiement numérique. Au terme de l’année 2017, la Bank of Ghana estimait déjà à 154 961 le nombre de fournisseurs de services de paiement numérique dans le pays contre 22 422 en 2015.

L’interopérabilité des services Mobile Money, lancée le 10 mai dernier, est venue doper davantage le secteur du paiement numérique. Au terme de l’année 2017, la Bank of Ghana estimait déjà à 154 961 le nombre de fournisseurs de services de paiement numérique dans le pays contre 22 422 en 2015.

Cependant, malgré le dynamisme qui transparait dans le secteur du paiement numérique au Ghana, il faut tout de même souligner que beaucoup reste encore à faire pour supplanter le paiement en espèce qui représentait encore 98,72% des 6,8 milliards de paiements effectués en 2016 selon The Better Than Cash Alliance, le partenariat des Nations Unies pour la promotion de l’e-paiement.

Bien que le cap de 70% d’inclusion financière n’ait pas encore été atteint, le pays monte tout de mêmes des signes optimistes sur sa capacité à arriver à ses fins d’ici 2020. « Ce n’est qu’une question de temps », selon le vice-président Mahamudu Bawumia.

Muriel Edjo

muriel edjo

 

Les secteurs de l'Agence

● GESTION PUBLIQUE

● Finance

● Agro

● ELECTRICITE

● FORMATION

● TRANSPORT

● ENTREPRENDRE

● Mines

● Hydrocarbures

● TIC & Télécom

● Multimedia

● Comm