(Agence Ecofin) - Alors que les spéculations battent leur plein, les autorités togolaises viennent de dévoiler les contours de l’emprunt international annoncé par le président Faure Gnassingbé, en juin dernier. Si l’option d’un prêt syndiqué avait laissé place à l’éventualité d’un eurobond, les conseils de la banque d'affaires français Lazard ont pesé.
En roadshow à Londres, depuis mardi, le ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya (photo), a précisé que le Togo se tournerait finalement vers des placements privés auprès d'investisseurs internationaux. L’opération garantie par la Banque mondiale et l’Africa Trade Insurance, et ayant obtenu en amont le feu vert du FMI, devrait permettre de lever 397 millions d'euros.
Présent dans la capitale Britannique, le patron des finances togolaises a présenté le projet de levée de fonds aux banquiers et assureurs. L’occasion de faire un exposé sur la situation économique globale et de détailler la stratégie contenue dans le plan national de développement (PND).
Alors que les pressions de refinancement planent en cascades sur le Togo, cette levée de fonds va contribuer au reprofilage de la dette publique.
« Le Togo entend saisir les opportunités qu'offre le marché international pour bénéficier de conditions plus avantageuses (maturité plus longue et taux d’intérêt plus faible) pour rembourser par anticipation une partie de la dette intérieure à des taux d’intérêt plus élevés sur des maturités plus courtes », a communiqué le ministère de l’Economie et des Finances.
Selon les responsables, « ce dispositif doit permettre au Trésor d'alléger le service de la dette publique et de dégager des espaces budgétaires et de trésorerie pour financer, notamment, les besoins sociaux tout en évitant le risque de refinancement ».
Cette année, le Togo doit consacrer plus de 40 % de ses recettes budgétaire au service de la dette, alors que le gouvernement prévoit consacrer 45 % de son budget aux les dépenses sociales. Un casse-tête nourri aussi par la mise en route du PND dont 35 % des investissements sont publics, soit plus de 1 000 milliards FCFA d’ici 2022.
L’emprunt devrait intervenir avant la fin de l'année ou plus tôt.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.