(Agence Ecofin) - Les compagnies minières Sibanye-Stillwater et Implats ont exprimé leur scepticisme sur la capacité du Zimbabwe à augmenter la production de métaux du groupe de platine (PGM), comme annoncé par le gouvernement. Les PDG de ces sociétés, Neal Froneman et Nico Muller (photo), ont déclaré à Bloomberg que des obstacles « insurmontables » rendent la réalisation de cet objectif peu probable.
Au nombre des inquiétudes exprimées par les deux chefs d’entreprise, il y a l’insécurité autour de la réglementation du secteur, l’affaiblissement de la monnaie nationale et les sanctions américaines qui rendent très difficile l’investissement dans le pays. Pour Neal Froneman, PDG de Sibanye-Stillwater, l’annonce récente du ministre des mines zimbabwéen concernant une multiplication par quatre des revenus annuels miniers à 12 milliards $ d’ici 2023 ne serait que de « la poudre aux yeux ».
« Il n’est pas facile de mobiliser des capitaux pour tous ces projets et l’incertitude réglementaire est énorme », a-t-il déclaré.
Malgré le fait que le Zimbabwe possède les troisièmes plus grandes ressources de platine au monde, Implats et Sibanye ont préféré par exemple se tourner vers l’Amérique du Nord pour élargir leur empreinte sur les PGM. Si le gouvernement zimbabwéen veut réaliser ses objectifs, il devra poser des actes concrets en rendant plus sûre et stable la réglementation minière, et en cherchant des solutions pour les autres problèmes y compris les coupures énergétiques.
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Accra, Ghana