(Agence Ecofin) - Akinwumi Adesina, président de la BAD, et Faure Gnassingbé, président de la République Togolaise, ont procédé, ce lundi à Lomé, au lancement du Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage des risques (MIFA).
Le MIFA s’insprire du mécanisme à succès, Nirsal (Nigerian Incentive Based Risk Sharing for Agricultural Lending) lancé par la Nigeria en 2011, par Akinwumi Adesina, alors ministre de l’Agriculture.
Le succès fulgurant du Nirsal a inspiré le Tirsal togolais rebaptisé plus tard Mifa pour être plus accessible aux populations. Le Mifa, dans sa mise en place a été fortement assisté techniquement par le Nirsal. Apport jugé « significatif » que le ministre de l’économie et des Finances, Sani Yaya n’a pas manqué de saluer lors de son discours au CETEF.
Fidèle à son engagement de transformer l’agriculture africaine, Akinwumi Adésina n’a pas manqué d’exprimer son soutien à l’initiative. Il exhortera les institutions financières à être « l’épine dorsale » de ce projet porteur pour le développement du Togo.
Outre l’homme au nœud papillon, Gilbert Houngbo, le directeur général du FIDA (Fonds international de développement agricole), ancien Premier ministre, de retour au pays natal, annonce son adhésion au Mifa. Ainsi, promet-il, son institution « appuiera techniquement et financièrement le fonds ». Un appui de taille pour l’initiative qui vise à accroitre l’engagement du secteur bancaire en faveur aux acteurs agricoles en augmentant le volume des prêts et en baissant les taux d’intérêts.
Le Mifa ambitionne d’accroitre les prêts bancaires aux producteurs agricoles de près de 5%, et réduire le taux d’intérêt des crédits de 15% à 7,5% à l’horizon 2027 dans un pays où le secteur primaire occupe 70% de la population et pèse 38% du PIB. Dans le viseur, 250 000 emplois directs et 500 000 emplois indirects. A terme, un million de producteurs devraient bénéficier de ce mécanisme.
Mais avant, place à la phase pilote pour mieux huiler la machine Mifa. Six mois durant, des instruments de partage de risque de facilitation de l’accès au crédit seront testés sur un échantillon de 6000 producteurs répartis sur sept sites pilotes et opérant dans les filières maïs, riz et manioc, apprend-on.
On annonce des conventions de partenariat entre le Mifa, les producteurs, les banques, les SFD, les assurances, les fonds de garantie, les importateurs d’intrants, la Brasserie BB Togo, etc. Cet accord devrait permettre d’assurer en aval et en amont une forte production et inscrire le Togo dans la transformation de ses matières premières.
Les reformes pour l’amélioration de l’environnement des affaires, coordonnées par la CCA (Cellule Climat des Affaires), notamment l’échange d’information sur le crédit dans le cadre du BIC (Bureau d’information sur le Crédit), devraient booster le fonds MIFA.
Le MIFA, à terme, vise plus de 100 millions d’euros (65 milliards FCFA) d’investissements provenant de divers financeurs notamment l’Etat, les institutions financières (banque, structures de microfinance, assurance, fonds de garantie, etc) et les partenaires au développement.
Fiacre E. Kakpo
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.