(Agence Ecofin) - Au Rwanda, le gouvernement se prépare à commander une étude sur les possibilités d’utilisation du méthane du lac Kivu comme combustible pour la cuisson. Ce projet a été dévoilé mardi dans le cadre d’une réunion avec les partenaires au développement et intervient dans un contexte où plus de 80 % de la population dépend encore du bois de chauffe pour la cuisson.
Jusqu’ici, les travaux engagés par le gouvernement et ses partenaires visent à produire du méthane qui sera injecté dans les centrales de production électrique du pays.
Le méthane ne fournit pas seulement de l’électricité, il pourrait également être utilisé à d’autres fins, comme la cuisine. Mais nous avons besoin d’une étude de faisabilité pour confirmer cela », a commenté Coletha Ruhamya, directrice générale de l’Autorité rwandaise de gestion de l’environnement (REMA).
Selon des chiffres du ministère de la Santé datant de 2017, la dépendance excessive des populations au bois de chauffe est l’une des principales causes d’une pollution atmosphérique de plus en plus prononcée. Il estime à 3 millions le nombre de Rwandais qui souffrent de problèmes respiratoires chaque année, dont 13 % sont dus à la pollution atmosphérique. Selon les statistiques, plus de 9 040 décès sur 12 000 étaient dus à la pollution de l’air intérieur et 2 960 à la pollution de l’air ambiant.
Le lac contient plus de 65 milliards de mètres cubes de méthane et Kigali compte s’en servir pour réduire sa dépendance à l’égard du bois de chauffe de 80 à 40 % d’ici 2024.
En février dernier, le Rwanda a signé avec une société locale un accord de 400 millions de dollars pour transformer le méthane du lac Kivu en gaz butane. Ce projet devrait connaitre un tournant une fois que les résultats de cette étude seront publiés.
Olivier de Souza
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