(Agence Ecofin) - Au Zimbabwe, la compagnie électrique nationale ZESA et la municipalité d’Harare sont engagées dans un rapport de force, quant au paiement l’un à l’autre, grâce au système de règlement en temps réel, de dettes d’une valeur globale de plus de 250 millions $. En ayant recours au système de règlement brut en temps réel, la municipalité demande à ce que les règlements des opérations se fassent de manière continue, transaction par transaction, sans aucune compensation en monnaie « Banque centrale » et sans conditions.
Selon Herbert Gomba (photo), le maire de la ville, la compagnie électrique opère sur les terrains de la municipalité sans payer, le versement des redevances ayant été interrompu depuis 25 ans environ. En effet, estime-t-il, la ZESA doit aujourd’hui plus à la ville que cette dernière ne lui doit.
« Nous devons abandonner cette ancienne tradition selon laquelle les entreprises, telles que la ZESA, profitent des services municipaux et de l’usage des terres sans payer. En fait, les villes comme Harare et les autres municipalités devraient détenir une part importante de ces organisations, vu leurs apports à ces dernières. Nous profitons également de cette opportunité pour demander à la compagnie de s’acquitter de ses 110 millions $ de dettes envers nous », a affirmé le maire.
Cette sortie intervient après que la compagnie électrique eut demandé à la municipalité de lui payer 140 millions $ dus au titre de fourniture électrique.
Pour rappel, le Zimbabwe fait face à un déficit énergétique de plus de 1 100 MW pour une demande de 2 100 MW. Décidée à importer de l’électricité auprès de ses voisins, la ZESA essaie par tous les moyens de mobiliser des ressources, en devises extérieures de préférence, pour payer ces importations. Après avoir demandé aux entreprises minières de payer leurs factures en devises étrangères, elle s’apprête à introduire la même requête auprès des autorités, pour les entreprises exportatrices, cette fois-ci.
Gwladys Johnson Akinocho