(Agence Ecofin) - Entre 2008 et 2017, le Nigéria a enregistré un manque à gagner d’au moins 10 milliards de dollars, car la formule régissant ses contrats de partage de production n’a pas été revisitée pour être adaptée aux nouvelles réalités du marché. Le document était en vigueur depuis 1993.
Sur la période étudiée, la production des contrats de partage de production a dépassé celle des coentreprises où la société publique du pétrole détient généralement d’importantes parts.
C'est ce qu'a révélé l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Nigeria (NEITI), dans son dernier rapport publié dimanche et intitulé « Le coût élevé de l'inaction ».
L'étude réalisée conjointement avec Open Oil, un groupe agissant pour la transparence du secteur extractif basé à Berlin, a révélé que les pertes pourraient atteindre 28 milliards de dollars si rien n’est fait dans l’immédiat.
Entre 1998 et 2005, la production totale des contrats de partage de production a été inférieure à 100 millions de barils par année, tandis que les sociétés en coentreprise ont produit plus de 650 millions de barils par année.
Dans le cas d’espèce, en 2017, la production totale des contrats de partage de production s'élevait à 305,800 millions de barils, soit 44,32 % de la production du pays. Celle des coentreprises s’est alors élevée à 212,850 millions de barils, soit 30,84 % de la production totale, précise le document.
Il faut dire que le Nigéria fait face à de nombreuses difficultés pour mettre à jour les textes régulant son secteur pétrolier en raison de querelles politiques et d’une forte division au sein du parlement. Pour exemple, le code pétrolier qui devrait être adopté depuis plusieurs années, fait toujours l’objet de tractations notamment sur la question de la redistribution.
Afin d'endiguer d'autres pertes de revenus énormes, l’Initiative a appelé les pouvoirs publics à un examen urgent des textes.
Olivier de Souza