(Agence Ecofin) - La compagnie congolaise Gécamines veut renégocier cette année, les contrats conclus avec ses partenaires internationaux, afin de donner à l’Etat, son unique actionnaire, une plus grande part des revenus. C’est la substance de l’intervention d’Albert Yuma (photo), président de son conseil d’administration, lundi au Cap (Afrique du Sud) lors de l’African Mining Indaba, une conférence sur l’investissement dans le secteur minier.
Les discussions sur les révisions de contrats devraient débuter au deuxième trimestre 2018 et s’achever à la fin de l’année ou début 2019.
Selon M. Yuma, cette décision est motivée par le fait que les accords existants ne donnaient pas à Gécamines ou l’Etat, «une part suffisante», des richesses minérales du pays. «Ce déséquilibre est principalement le fruit d’une histoire qui a placé notre Etat dans une situation difficile et l’a contraint à négocier en position de faiblesse.», a-t-il indiqué.
Suite à des audits de ses partenariats, réalisés par MAZARS une firme de notoriété mondiale, Gécamines en est arrivé à la conclusion que «le cuivre et le cobalt congolais sont extraits pour le plus grand bénéfice d’autres pays que la RDC».
Sont pointés du doigt, de grandes compagnies minières comme CMOC ou Glencore, Gécamines étant actuellement engagé dans 17 partenariats dont 12 JV en production commerciale et 5 contrats d’amodiations.
Gécamines qui est lourdement endetté et n’atteint pas depuis plusieurs années ses objectifs de production, a été récemment cité dans deux rapports (Global Witness et Carter Center) qui le soupçonnaient de «détournements». Elle a réfuté ces accusations, indiquant que ses revenus avaient été surévalués par les ONGI, et ses contributions au Trésor sous-évaluées.
Pour Elisabeth Caesens, directrice de Resources Matters, un groupe basé à Bruxelles qui préconise une meilleure gestion des ressources, toute renégociation devra profiter à tous les Congolais.
La RDC est le plus grand producteur de cuivre d’Afrique et le premier producteur de cobalt au monde. Malgré cela, le pays qui exploite aussi l’or et le diamant et plusieurs autres produits, est l’une des nations les moins développées au monde.
Louis-Nino Kansoun
Accra, Ghana