(Agence Ecofin) - Avec une consommation d’énergie par habitant de moins de 300 kWh par an, le Nigeria sera très difficile à industrialiser, selon Renaissance Capital (RenCap). Selon le cabinet, le pays, exception faite de l’Etat de Lagos, ne dispose ni de l’énergie nécessaire ni d’un taux d’alphabétisation des adultes suffisant pour devenir un pays industrialisé.
Il s’agit de l’une des conclusions du document intitulé « Frontier and Emerging markets macro outlook-Electric power to people » édité par le cabinet de recherche et de conseil financier. Selon les données analysées par la compagnie, aucun pays n’est parvenu à s’industrialiser entre 1960 et 2015 avec une consommation électrique par habitant de moins de 300 kWh. Ce chiffre se situe pour le Nigeria à 145 kWh environ.
« Il (le Nigeria) peut obtenir un taux de croissance de 4 à 5%, mais une croissance durable de 7 à 8% ne pourra être espérée qu’après 2025, si l’on arrive à faire passer la proportion d’adultes sachant lire et écrire à 70% », affirme le document en se tablant sur les mesures induites par le pays et visant à doubler la puissance électrique entre 2020 et 2025.
« Nous pensons que les prérequis pour une croissance rapide et durable sont l’éducation, l’énergie, les infrastructures de transport et un ratio investissement/PIB d’au moins 25%. Pour les pays dont la croissance démographique se situe entre 7 et 8%, il est nécessaire d’atteindre une croissance réelle par habitant de 3 à 6%. Une croissance réelle par habitant bien supérieure aux 1 à 2% atteints par les 50 pays qui se sont industrialisés au cours des 40 dernières années », peut-on lire dans le document.
RenCap semble plus optimiste pour le Kenya qui est, selon lui, le seul marché pré-émergent disposant du taux d’alphabétisation requis pour devenir un pays industrialisé.
Gwladys Johnson Akinocho