(Agence Ecofin) - L'Angola et le Ghana ont démenti les prévisions des analystes sur les conclusions des premières rencontres en 2019 des comités des politiques monétaires de leurs banques centrales respectives, a constaté l'Agence Ecofin.
Début janvier, le consensus des analystes prévoyait un maintien des taux pour les économies majeures d'Afrique subsaharienne, mais il en a été différemment pour ces deux pays.
Au Ghana, la banque centrale a retenu comme argument le repli de l'inflation qui est désormais projetée à 8,5%. Mais un élément important de la décision de baisser le principal taux directeur de 16% à 15%, semble être la volonté de réduire les coûts d'endettement sur le marché local des capitaux, au regard de la détérioration des conditions sur le marché international. La banque centrale explique en effet que les conditions du crédit se sont renforcées en interne, avec des banques et autres investisseurs qui exigent des rendements plus élevés aussi bien sur les obligations de court terme ou de moyen terme. Aussi la contraction de la croissance à 6,1% contre 9,1 au cours de l'année 2017 présage de la forte demande qu’il y aura sur le marché du crédit.
En Angola, la banque centrale a décidé de réduire une deuxième fois consécutive son principal taux directeur qui passe à 15,75%, en expliquant que l'inflation avait reculé et que la base monétaire (qui est l'éléments crucial pour l'octroi de crédit par les banques commerciales) s’était contracté. Au total donc, l'Angola a déjà baissé 2,25 points de pourcentage sur son principal taux directeur. Cette politique accommodante de la banque centrale angolaise va de pair avec des efforts menés en vue d'assainir le secteur bancaire de ce pays pétrolier.
En dehors du Nigéria, les autres économies majeures d'Afrique subsaharienne que sont le Nigéria, le Kenya, et l'Afrique du sud n'ont pas démenti les pronostics et ont maintenu leurs taux directeurs.
Idriss Linge
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