(Agence Ecofin) - L’agence de notation financière Standard & Poor's (S&P) a maintenu, le 23 novembre, la note souveraine de l’Afrique du Sud dans la catégorie spéculative, invoquant la faiblesse de la croissance économique et l’endettement croissant du pays le plus industrialisé du continent.
S&P a confirmé les notes de la dette souveraine à long terme de la nation arc-en-ciel en devises étrangères et en monnaie locale respectivement à «BB» et «BB +», avec des perspectives stables.
Depuis son entrée en fonction en février dernier, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, s’efforce de relancer la croissance et d’attirer les investisseurs étrangers. Mais ses efforts ont été freinés par les conflits internes qui secouent le Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir) ainsi que par de graves contraintes budgétaires consécutives à une décennie de croissance atone.
«Une croissance économique anémique en 2018 et des passifs considérables continuent de peser sur les perspectives budgétaires et le fardeau de la dette de l’Afrique du Sud», a souligné S&P dans un communiqué. «Néanmoins, le nouveau gouvernement poursuit des réformes économiques qui devraient aider à stimuler l'économie à partir de 2019, malgré les obstacles structurels, la pénurie chronique des compétences et le taux de chômage élevé», a-t-elle ajouté.
L’agence américaine s’attend à ce que la croissance du PIB réel se situe à 0,8% en 2018, avant d’atteindre une moyenne supérieure à 2% durant la période allant de 2019 à 2021, sous l’effet des réformes économiques que l’exécutif est en train de mettre en œuvre.
S&P a cependant indiqué qu’elle pourrait dégrader la note souveraine de l’Afrique du Sud dans le cas d’une poursuite de la dégradation des finances publiques ou d’un affaiblissement sensible de l'Etat de droit ou du droit de propriété, en allusion au projet des expropriations foncières sans compensations porté par l’ANC.
A l'approche des prochaines élections générales en 2019, le président sud-africain a décidé de suivre son parti dans sa volonté de modifier la Constitution pour autoriser l’expropriation sans compensation des terres arables détenues par les fermiers blancs et leur redistribution en faveur de la majorité noire et pauvre du pays.
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