(Agence Ecofin) - Le Zimbabwe espère apurer ses arriérés de dettes de 2 milliards de dollars auprès de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD) durant les douze prochains mois, après avoir obtenu le soutien de certains bailleurs de fonds internationaux et pays donateurs, a rapporté l’agence Reuters le 20 octobre, citant le ministre des Finances, Mthuli Ncube. «Mon intention est que d'ici cette même période de l’année prochaine, nous aurions payé la BAD et la Banque mondiale. Toutes les options sont sur la table, y compris l'annulation de la dette dans le cadre de l’Initiative Pays pauvres très endettés (PPTE)», a déclaré le ministre.
M. Ncube, qui a rencontré les bailleurs de fonds internationaux ainsi que des représentants des gouvernements américain et britannique en marge des dernières Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale tenues à Bali (Indonésie), a précisé que le plan d'apurement des arriérés de dette bénéficie déjà du soutien du gouvernement américain.
«En ce qui concerne les bailleurs de fonds, nous discutons avec les membres du G7 pour savoir s’ils pourraient nous accorder des lignes de crédit, permettant ainsi de dégager des fonds pour permettre de régler ces arriérés», a-t-il ajouté.
Le ministre a cependant précisé que son pays devrait répondre positivement aux conditions de Washington énoncées dans sa loi sur la démocratie et la reprise économique au Zimbabwe (Zidera/ Zimbabwe Democracy and Economic Recovery Act).
Cette loi adoptée en 2001 a introduit des sanctions économiques contre le régime de l’ex-président Robert Mugabe qui était accusé de violations des droits de l'homme.
Modifiée cette année, la Zidrea oblige désormais le Zimbabwe à procéder à une réforme du système électoral, à reconnaître la responsabilité de l’Etat dans les atrocités commises dans le passé, à indemniser les agriculteurs blancs expropriés et à s’engager à faire preuve d’une plus grande transparence en ce qui concerne les revenus de l’industrie diamantifère.
Le Zimbabwe traverse une grave crise économique depuis le début des années 2000, après la réforme agraire de l’ex-président Robert Mugabe, qui a brisé un secteur-clé de l'économie du pays et l’a poussé à interrompre le remboursement de sa dette aux bailleurs de fonds internationaux.
Robert Mugabe, qui a été contraint à la démission en novembre 2017, après 37 ans de règne sans partage, a laissé un héritage douloureux à son successeur Emmerson Mnangagwa.
Pays de près de 16 millions d'habitants, où 38% de la population a moins de 14 ans, le Zimbabwe affiche un taux de chômage de 80%, un taux de pauvreté de 72% et une inflation galopante.
Toujours privé du soutien des bailleurs de fonds internationaux, ce pays d’Afrique australe a eu beaucoup de mal à obtenir les lignes de crédit et à attirer les investissements étrangers nécessaires à la relance de son économie.
Ancien économiste en chef de la Banque africaine de développement (BAD) et docteur en finance mathématique de l'université de Cambridg, Mthuli Ncube est l’homme sur lequel compte le président Mnangagwa pour ramener la confiance des investisseurs et assainir la situation économique du pays.
Lire aussi
08/10/2018 - Le PIB du Zimbabwe augmente de 40% à la faveur d’une mise à jour statistique
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.