(Agence Ecofin) - L’éventuelle prise en charge par l’Etat sud-africain de 100 milliards de rands (7 milliards de dollars) de dettes de la compagnie publique de production d’électricité Eskom, causerait une hausse de 2 % du taux d’endettement du pays, a estimé l’agence de notation financière Moody’s dans une note de recherche publiée le 12 décembre.
«Une prise en charge d’une partie de la dette d’Eskom ferait grimper le ratio dette / PIB de l’Afrique du Sud d’environ deux points de pourcentage par rapport au ratio de 55,8% prévu pour l’exercice 2019.», a souligné l’agence, indiquant qu’elle ne prend pas actuellement en considération, les garanties de dette accordées par le gouvernement à la compagnie dans la mesure du taux d’endettement global du pays.
Eskom, dont la dette totale d’Eskom s’élève à 419 milliards de rands (30 milliards de dollars), avait proposé le 5 décembre, au gouvernement de prendre en charge 100 milliards de rands de sa dette afin de pouvoir équilibrer son bilan.
Moody’s, qui demeure l’unique grande agence de notation à maintenir l’Afrique du Sud dans la catégorie dite d’investissement (Investment grade), a fait savoir d’autre part qu’un éventuel transfert d’une partie de la dette d’Eskom à l’Etat «ne ferait pas probablement accélérer la mise en œuvre du plan de redressement» de l’entreprise.
A noter dans ce cadre que le Government Employees Pension Fund (GEPF), le plus grand fonds de pension en Afrique du Sud, avait annoncé le 9 décembre, qu’il achèterait les titres de dette de la société publique de production d’électricité Eskom si le gouvernement lui proposait de l’aider à refinancer cette compagnie en difficulté. Cette annonce intervient après que le ministre des Finances, Tito Mboweni, a déclaré qu’Eskom devrait se financer sur le marché des obligations, plutôt que de dépendre du soutien de l’Etat, dont elle a déjà bénéficié par le passé.
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