(Agence Ecofin) - Les problèmes rencontrés par la filiale au Nigéria du groupe de télécommunication sud-africain MTN, constitue un risque majeur pour la stabilité financière en Afrique du Sud, a expliqué la banque centrale de ce pays, dans sa seconde revue annuelle de stabilité financière publiée le 7 novembre 2018.
Fin septembre, la banque centrale du Nigéria a exigé des filiales locales des groupes sud-africains MTN et Standard Bank (Stanbic IBTC), ainsi que trois autres banques opérant localement, de restituer 8 milliards $ de dividendes expatriés de manière indue. A cela s'est ajoutée une pénalité de 2 milliards $ de l'administration fiscale, portant à 10 milliards $, le total des sommes réclamés à MTN.
La banque centrale sud-africaine explique que deux scénarios en rapport à ces événements, pourraient impacter la stabilité financière en Afrique du Sud. Le premier serait que MTN ne parvienne pas à résoudre le problème et soit contrainte de payer les montants exigés. Cela augmenterait un risque de hausse de créances douteuses pour les banques qui soutiennent le groupe, d'autant que l'opérateur ne peut plus utiliser sa capitalisation boursière qui a plongé depuis deux ans à 12,4 milliards $ (situation au 7 novembre 2018).
L'autre scénario possible serait que MTN soit obligé de se désinvestir du Nigéria. Cela risque, selon la banque centrale sud-africaine, envoyer un mauvais signal aux investisseur (obligataires et actionnaires) qui pourraient vouloir s'y désengager, provoquant une fuite réelle des capitaux.
MTN Group a indiqué que les démarches entreprises pour trouver une issue favorable au litige progressent dans le bon sens. Ce message est porté par l'ensemble des parties concernées, sans que cela ne fasse l'objet d'explication claires sur le niveau d'avancée des discussions avec les autorités nigérianes.
Idriss Linge
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