(Agence Ecofin) - Godwin Emefiele (photo), le gouverneur de la banque centrale nigériane a été aperçu à Londres, la capitale britannique et aurait selon Reuters, eu des contacts avec les gestionnaires de fonds locaux pour les convaincre de revenir investir sur les obligations émises en monnaie locale. L'initiative pourrait en effet, permettre de renforcer la situation des réserves de change du pays qui souffrent d'un nouveau renforcement du dollar sur le naira.
Officiellement, le taux maintenu par la banque centrale est de 306 nairas pour chaque dollar. Mais sur le marché des devises, la monnaie nigériane se négocie à 363 pour chaque unité de la devise américaine et a perdu 26% de sa valeur depuis le début de l'année 2019. C'est bien plus que la perte de change subie par le naira sur la même période en 2018.
Aucun document ou déclaration de la banque centrale basée à Abuja, ne confirme cette actualité. Mais elle ne manque pas de sens. On note par exemple sur le marché boursier que le volume des désinvestissements par les étrangers, a atteint les 1 000 milliards de nairas, contre 780 milliards de nairas d’investissements. Cela fait une fuite nette des capitaux de 220 milliards de nairas.
Les chiffres des investissements étrangers sur la dette publique émise en monnaie locale ne sont pas disponibles mais de récentes initiatives de la banque centrale visant à les attirer, tendent à montrer que de ce côté-là aussi, il y a un certain niveau de désintérêt. Reconstituer les réserves de changes du Nigeria, est désormais hissé au niveau politique le plus haut. Le président Buhari qui a récemment été réélu, a pris une décision dans le sens de réduire l’accès aux devises pour les importations alimentaires.
Idriss Linge
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