(Agence Ecofin) - La monnaie sud-africaine a commencé cette semaine sur une amélioration à la hausse de sa parité avec le dollar US, avant de plonger légèrement à la fermeture des marchés. Le rand a débuté lundi 16 juillet à 13,9 contre 1 $, en hausse de 0,45%, avant de lâcher du lest pour terminer en baisse de 0,19%. Une contreperformance qui n'enlève rien à la résistance de cette monnaie qui cumule une hausse de 6,8% face à la devise de référence internationale sur les 30 derniers jours
Les raisons derrière ce renforcement se trouvent dans les situations dans deux des plus gros marchés du monde. Il y a, d'une part, la Chine dont les chiffres de l'économie à la fin juin 2019 ont démenti le pessimisme de certains analystes. La consommation qui mesure le niveau de santé des ménages et des entreprises y a bondi de 9,8%, comparativement aux chiffres de mai 2019, signalant une économie qui a bien résisté à la guerre commerciale en cours.
L'autre indicateur provient des Etats-Unis où le principal responsable de la Banque centrale (Federal Reserve) donne des signaux qui laissent à penser que l'institution procèdera à une baisse de ses taux. Dans ce cas, les obligations américaines seront moins rentables, avec comme conséquence un regain d'appétit pour des produits financiers émis sur des marchés émergents, dont celui de l'Afrique du Sud.
Sur le marché financier sud-africain, les investisseurs restent toutefois prudents. La volonté de la Banque centrale américaine de baisser ses taux directeurs semble trouver une justification cohérente. Malgré une inflation en baisse à la fin juin 2019, les bons chiffres, en matière de hausse d'emplois et de consommation des ménages, séduisent cette fois les investisseurs ciblant les actions, qui veulent tirer profit des possibles rendements de dividende en hausse.
Cette situation sera suivie attentivement en Afrique du Sud. L'un des indicateurs phares est celui des chiffres du commerce extérieur du pays. A la fin du premier trimestre 2019, le rand sud-africain avait gagné 0,36% sur le dollar américain, mais le déficit courant (perte sur les opérations avec l'extérieur) du pays s'est creusé de 32,3 milliards de rands pour atteindre 142,5 milliards de rands.
Il faut cependant noter que si la solidité du rand a permis de dégager une balance commerciale des biens et services positive de 43 milliards de rands sur la période, le problème est survenu de la balance des revenus primaires (dividendes, salaires des non-résidents) et des transferts nets avec l'extérieur, en déficit de 183 milliards de rands. C'est le signe que les non-Sud-Africains se sont montrés prudents durant la période, mais on était à la veille des élections générales avec leur lot d'inquiétudes.
Idriss Linge
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