(Agence Ecofin) - Les actions des entreprises cotées sur le Zimbabwe Stock Exchange ont perdu leur attractivité aux yeux des investisseurs, depuis la réintroduction en février 2019 du dollar zimbabwéen, comme monnaie des transactions.
La capitalisation globale de ce marché financier pris en monnaie locale a connu une importante hausse atteignant les 30 milliards de dollars zimbabwéens à fin octobre 2019. Cependant, la conversion en dollar américain se traduit par une valeur à moins de 2 milliards $. Ce niveau représente la moitié de ce qu'il était avant la suppression de la monnaie trésor, qui était émise sous la forme de bons.
Pour les investisseurs notamment étrangers qui avaient choisi les valeurs boursières comme refuge face à la volatilité de la monnaie, cette évolution des choses apparaît comme une grosse désillusion. Plusieurs d'entre eux ont donc désinvesti, provoquant une baisse des principaux indices de ce marché.
Selon des analystes cités par la presse locale, la valeur boursière de certaines entreprises n'atteint même pas le niveau de cash qu'il faut pour renouveler les équipements de production. A fin octobre 2019, les investisseurs étrangers détenaient seulement 15% des actions disponibles sur ce marché, contre le niveau record de 85% atteint en février 2019. L'après Mugabe n'est pas encore la panacée tant attendue pour ce pays, autrefois grenier de l'Afrique australe.
En juin 2019, le ministre des Finances, Mthuli Ncube, a aboli l'utilisation du système multidevises et a réintroduit le dollar zimbabwéen comme monnaie unique, presque une décennie après sa mise hors de circulation à cause de l'hyperinflation. Le dollar zimbabwéen s’échangeait vendredi, à une parité de 15,85 pour 1$, contre un taux de 2,5 en février dernier.
Idriss Linge
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