(Agence Ecofin) - La Société anonyme des brasseries du Cameroun, un groupe agro-alimentaire coté sur l’Euronext Paris, mais qui mène l’essentiel de ses activités en Afrique centrale et principalement au Cameroun, a tenu son Assemblée générale ordinaire le mercredi 15 mai 2019 à Douala. Parmi les résolutions soumises au vote des actionnaires, figurait la distribution de 15 milliards FCFA au titre de dividende brut pour le compte de l’exercice 2018.
Les actionnaires ont validé à l’unanimité cette résolution. Un geste que le top management de la SABC présente comme la récompense de la patience des actionnaires, après les moments difficiles de 2016 et 2017 et malgré la persistance d’un certain nombre de défis.
« Avec la crise anglophone et les problèmes dans l’Extrême-Nord du pays, nous avons des perturbations sur presque 35% de notre marché. Dans les régions Nord-Ouest, Sud-Ouest, nos points de distribution évoluent dans des conditions très difficiles et dans notre engagement à rester fort face à ces défis, nous avons opté de ne pas licencier le personnel, mais de redéployer 250 d’entre eux. Nous sommes heureux que ces difficiles arbitrages aient porté le résultat que nous avons aujourd’hui.», a confié Emmanuel De Tailly (photo), le directeur général du groupe SABC.
Les ventes des produits fabriqués ont en effet légèrement baissé de 2% au cours de l’exercice 2018, pour se situer à 315, 8 milliards FCFA, contre 321,8 milliards FCFA en 2017. « Derrière ces ventes se cache une nouvelle stratégie qui consiste à renforcer la disponibilité de l’ensemble de nos produits. Nous voulons désormais offrir à notre marché, le mix bières, boissons gazeuses et surtout l'eau, car sans eau, il n’y a pas le reste.» a déclaré monsieur de Tailly.
A son arrivée à la tête de l’entreprise, le nouveau directeur général s’était fixé pour objectif d’améliorer le niveau de marge nette sur le chiffre d’affaires. A la fin 2018, la SABC a effectivement progressé sur ce point par rapport à 2018, atteignant un ratio de 7,6%. Un rendement meilleur que les près de 6,4% de l’année 2017 précédente. Le top management de l’entreprise explique qu’il pourrait mieux faire dans le cadre d’une amélioration du contexte d’exploitation.
Une des grosses batailles du groupe réside dans la fiscalité qui lui est appliquée. Le début de l’année 2019 en cours a été le point culminant de cette bataille avec une position gouvernementale différente selon les départements. Au ministère du Commerce, les produits brassicoles sont considérés comme sensibles pour la stabilité sociale.
Contrairement aux autres produits sensibles comme le riz, le sucre ou encore le poisson qui bénéficient d’une fiscalité spécifique, le ministère des Finances classe les produits des entreprises brassicoles dans la catégorie des consommations de luxe et y applique des taxes à la consommation qui ont continué de progresser. Dans cette dualité de position au sein de l’administration publique, la pression fiscale pour la SABC est passée à environ 58,7% à la fin 2018, contre moins de 40% il y a quatre ans.
Le groupe s’attend donc à une année 2019 difficile. Mais il est confiant de ce que les choses devraient se stabiliser. Il déclare vouloir s’appuyer sur l’ensemble de nouveaux investissements déjà réalisés et les nouveaux processus de gestion mis en place, pour continuer de gagner des positions de marché, notamment sur la vente d’eau.
Rappelons que SABC a terminé l’exercice 2018 sur un bénéfice net de 25,6 milliards FCFA en hausse de 17% comparé aux 21,9 milliards FCFA de l’exercice 2017
Idriss Linge
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