(Agence Ecofin) - L'entreprise Jumia Technologies a repris du souffle ce lundi 13 mai 2019, sur le New York Stock Exchange où elle a été introduite il y a quelques semaines. La valeur des actions de cette société qui domine le marché du e-commerce en Afrique, a bondi de 8,57% à la clôture de la séance du jour, a pu constater l'Agence Ecofin.
L'entreprise espère pouvoir sortir d'un cycle de baisse qui a duré les 7 séances précédentes, avec un pic de plongeon le 9 mai 2019, lorsqu'elle a perdu 18,8%. Au total, sur la période, sa valeur boursière a connu un repli de 47%. Les investisseurs semblent avoir mal digéré la première communication financière faite par le groupe.
Jumia a en effet annoncé des ventes de l'ordre de 240 millions d'euros pour les trois mois s'achevant au 31 mars 2019. Une performance en hausse de 58%, comparée à celle de la même période en 2018. Mais les investisseurs sont restés plus attentifs, au fait que cela constituait une baisse comparée aux 311 millions d'euros de revenus déclarés pour le quatrième trimestre 2018.
Aussi, les investisseurs se sont surtout montrés prudents, à la suite de la publication de deux rapports dont l'un particulièrement rude, écrit par Citron Research, une firme de vente à vue de titres, et qui est réputée pour avoir souvent secoué le marché boursier américain, avec des révélations fracassantes.
« Jumia est le pire abus de l'histoire des introductions en bourse depuis le boom des fraudes via des prises de contrôle inversées, de sociétés chinoises, il y a près de dix ans. Pire que d'être la société de commerce électronique cotée aux Etats-Unis la plus chère, Jumia a rapporté des résultats financiers qui nous montrent une activité stagnante qui a gaspillé 1 milliard de dollars et a transféré ce jeu d'escroquerie sur les marchés américains », a fait savoir la firme qui dit avoir des preuves irréfutables.
Citron Research revient aussi sur des potentielles transactions et activités frauduleuses qui pourraient émailler le principal marché de Jumia qu'est le Nigéria, ainsi que des différences de chiffres entre des présentations faites aux investisseurs en privé, et la note d'information fournie en bourse.
Jumia, aux yeux des Américains, est perçu comme le groupe américain Amazon ou encore chinois Alibaba d’Afrique et qui tous deux connaissent un fort succès boursier.
Ses responsables, en guise de réponses, se sont montrés patients et pédagogiques face à ces accusations. Ils ont expliqué que Citron a pris des présentations qui abordaient les performances de l'entreprise à des époques différentes.
Pour l'instant, le premier trimestre semble plutôt avoir bien démarré, malgré une baisse d'un trimestre à l'autre des ventes globales. Malgré des charges en hausse, Jumia est parvenue a dégager une marge bénéficiaire représentant 6,5% de ses ventes, contre 5,8% au premier trimestre 2018.
Idriss Linge
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