(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, Eskom, la compagnie électrique nationale, en proie à des problèmes financiers, pourrait être obligée de fermer certaines de ses centrales, si elle ne parvient pas à limiter ses émissions de gaz à effet de serre. C’est ce qu’a annoncé Jan Oberholzer, le directeur des opérations de la compagnie.
Selon lui, la compagnie pourrait être obligée de réduire de 10 % sa capacité de production qui s’élève actuellement à 45 000 MW, soit environ 95 % de la puissance nationale.
La compagnie électrique est responsable d'au moins 33 % des émissions sud-africaines de gaz à effet de serre. Installer des technologies permettant la réduction de ces émissions de carbone et de sulfure pourrait coûter jusqu’à 300 milliards de rands (20 milliards $), selon le responsable.
« Si nous devrions appuyer sur un bouton aujourd’hui pour régler tous les problèmes dus à ces émissions, cela nous coûterait 300 milliards de rands. Mais nous savons tous que nous n’avons pas cet argent. Et si nous ne parvenons pas à réduire nos émissions, il y a un risque que nous soyons obligés de fermer certaines de nos centrales », a affirmé Jan Oberholzer.
La compagnie est en proie à des difficultés financières, à cause d’une dette extérieure de plus de 30 milliards $ et d’un manque de liquidité qui contraint le gouvernement à y injecter régulièrement des sommes colossales.
En mai dernier, l’Afrique du Sud a ratifié sa loi sur la taxe carbone. Et même si des aménagements spéciaux ont été faits à court terme pour Eskom, cette dernière devra payer ses émissions dès 2023.
Gwladys Johnson Akinocho
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