(Agence Ecofin) - La résolution des défis du secteur électrique nigérian prendra environ une décennie après la privatisation complète des acteurs, selon les experts. Selon Gonzalo Meza, le Vice-président et chef du développement et des ventes de Karpowership, cela est dû en grande partie au cycle de mise en service des infrastructures de production.
« Vous devez réaliser des études, mobiliser les fonds et construire la centrale avant de pouvoir constater une amélioration de la fourniture. Il ne s’agit pas d’un projet qui donnera des résultats à court terme. Et dans le cas du Nigeria, la situation que vous essayez de résoudre évolue constamment », a-t-il affirmé. Ce dont le pays a besoin, selon le responsable, c’est surtout d’un plan bien défini pour le futur.
Une opinion que partage Oise Ihonde, le directeur de Modec International, une compagnie pétrolière et gazière, pour qui la gouvernance du secteur électrique nigérian devrait suivre une trajectoire précise, indifféremment des changements à la tête de la fédération.
« Le programme de fourniture électrique ne devrait pas être lié à une charge politique. Il devrait y avoir une entité séparée et apolitique, dont la mission serait de résoudre les problèmes énergétiques du pays. Ses acteurs devront être des technocrates, dont le passage n’est pas limité par un mandat et qui en feront une gestion objective », a affirmé responsable.
En effet, rappelle-t-il, le pays a des infrastructures vieilles de 50 ans qui ont besoin d’être réhabilités, ainsi que des besoins d’infrastructures sur l’ensemble de la chaîne des valeurs. Actuellement, par exemple 2 000 MW sur les 7 000 MW que produit le pays, sont perdus faute d’infrastructures de transmission et de distribution.
« Nous ne pouvons pas résoudre le problème du secteur électrique sans une synchronisation de l’ensemble des chaînes de valeur. L’électricité est actuellement l’un de nos plus grands points faibles et sans elle, le développement est entravé », a conclu Oise Ihonde.
Rappelons que pendant que le réseau électrique peine à fournir 5 000 MW, les consommateurs produisent plus de 43 000 MW grâce à leurs générateurs personnels d’électricité.
Gwladys Johnson Akinocho
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