(Agence Ecofin) - L'incertitude liée aux politiques gouvernementales et le ralentissement du secteur privé sont les raisons évoquées par la Banque mondiale pour expliquer la régression de la croissance tanzanienne de 30 points de base, à 6,9% en 2016 contre 7,2% l'année précédente.
Si ce niveau d’activité reste encore soutenu par des investissements du gouvernement dans les grands projets, notamment le projet de chemin de fer Standard Gauge Railway, les incertitudes liées aux réformes lancées par le gouvernement du président John Magufuli (photo), surnommé «The Bulldozer» pour son style de gouvernance, nourrissent les craintes des investisseurs.
« Les ajustements politiques imprévisibles et réguliers pourraient fait planer un climat d’incertitude sur le secteur privé, et cette situation pourrait entraver les décisions d'investissement privé », a estimé la Banque mondiale. Selon l’institution, « le gouvernement devrait accorder plus d'attention aux conséquences de ses politiques sur le secteur privé et être plus convaincant. »
Reuters a indiqué qu’une forte baisse de la masse monétaire et une augmentation des créances irrécouvrables ont également entravé la croissance du crédit au secteur privé. Depuis son entrée en fonction en novembre 2015, Magufuli a, en effet, lancé une grande bataille contre l'évasion fiscale en visant certaines grandes entreprises.
Certains investisseurs étrangers affirment d’ailleurs qu'ils pourraient réduire leurs activités dans le pays en raison des exigences imposées aux entreprises, notamment la surtaxation. « Les signes négatifs du ressentiment des entreprises soulignent la nécessité pour le gouvernement de s'engager rapidement dans le dialogue public-privé pour améliorer le climat de l'investissement », a conclu la Banque.
Fiacre E. Kakpo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.