(Agence Ecofin) - Au Zimbabwe, une annonce du ministère de l’Information sème la confusion quant à la politique de fourniture énergétique du pays. Engel Nawatiseb (photo), le vice-ministre de l’Information a en effet annoncé des travaux prévus entre la ZESA, la compagnie zimbabwéenne de fourniture électrique et la NamPower, son homologue namibien pour l’accroissement de la quantité d’électricité exportée par le Zimbabwe en direction de la Namibie.
Le pays exportera, en cas de conclusion de l’accord, 130 MW vers son voisin à la place des 80 MW actuellement fournis. Rappelons que l’exportation de cette énergie a permis au Zimbabwe de réaliser les travaux de réhabilitation de sa centrale thermique de Hwange, dont le coût a été estimé à 40 millions $.
Le problème, c’est qu’actuellement, chaque mégawatt produit compte au Zimbabwe. Le pays endure un déficit de l’ordre de 1 000 MW environ à cause du manque d’eau dans le barrage de Kariba. Il a réussi à conclure un accord d’importation de 400 MW avec son voisin sud-africain. Cependant, en raison de son mauvais passif en termes de paiement de ses factures, il est prévu que les nouvelles livraisons soient faites au fur et à mesure des règlements.
Le pays vient en outre d’obtenir la cession de 100 MW d’énergie supplémentaire par le Mozambique, et ce, à partir du 1er octobre 2019. Cet accord fait passer à 150 MW, la capacité totale d’énergie exportée par le Mozambique en direction du Zimbabwe.
Mais dans le même temps, les pannes techniques survenant dans les centrales en activité du pays mitigent les améliorations attendues des importations électriques. La semaine écoulée, le pays n’a produit que 634 MW d’électricité, dont 470 depuis la centrale thermique de Hwange et 173 à partir du barrage de Kariba. Les centrales de Harare, Munyati et Bulawayo n’ayant rien produit. Le pays a actuellement une capacité installée d’environ 1 900 MW, mais leur ancienneté (toutes construites entre 1955 et 1987) et le manque d’entretien grèvent considérablement leur fonctionnement. Le pays a un pic de demande électrique de 2 100 MW.
Il est donc très peu probable, dans ces conditions, que la tractation annoncée par le vice-ministre de l’Information aboutisse.
Gwladys Johnson Akinocho
Lire aussi: