(Agence Ecofin) - Vanille, huile d’argan, beurre de karité, huile de baobab, safran… Les produits du terroir africain ont bien pris leur quartier dans les stands du Salon international de l’agriculture (SIA) de Paris. Le continent est notamment représenté par le Maroc, la Côte d’Ivoire, la Tunisie, le Sénégal, l’Algérie ou encore le Mali.
Si la présence à cette grande messe mondiale du secteur agricole offre une visibilité unique pour les exposants africains, en arrière-plan, les objectifs poursuivis ne sont pas les mêmes.
En effet, le SIA est pour les uns, une occasion unique pour prospecter de nouveaux clients.
« Le Salon nous permet d’afficher les produits qu’offre le terroir de Madagascar. Il nous permet de venir à la rencontre des clients. Pour nous qui n’avions pas de magasins physiques, c’est une sorte de boutique éphémère », a confié à l’Agence Ecofin, Leyndrix Agoli, de l’entreprise Sun and green, qui fournit notamment de la vanille Bourbon, des confitures et des épices originaires de Madagascar.
Pour d’autres, il est avant tout une opportunité pour effectuer des tests grandeur nature de leurs produits et recueillir l’avis des visiteurs.
« Les gens apprécient et viennent déguster les délices. C’est une très bonne expérience et nous sommes très heureux », indique pour sa part Nadège Koffy, directrice générale de l’entreprise ivoirienne Les Délices de Mémé Aoulou dont l’offre varie de produits à base de noix de cajou (cookies, pâtes à tartiner) aux produits laitiers à base de granulés de pomme de cajou.
Certains voient aussi dans ce rendez-vous, une opportunité pour mettre à l’honneur la spécificité de leurs produits et construire des partenariats durables.
C’est le cas de la Coopérative Spinosa créée en 2011 qui repose sur 32 femmes et fournit de l’huile d’argan et d'autres produits à base de l’oléagineux comme le savon et la tartine.
« Ce que nous visons, ce n’est pas la vente du produit mais de la marque. Nous sommes à la recherche de personnes avec qui nous pouvons travailler sur le long terme, améliorer notre produit et trouver de nouveaux débouchés. Nous ne ciblons pas des clients qui passent pour une ou deux bouteilles [d’huile d’argan, NDLR] », souligne le représentant de la Coopérative.
Cette diversité des attentes est aussi à noter au niveau des opinions concernant notamment la filière biologique.
Alors que la certification biologique est un facteur-clé de succès sur le marché de l’export pour la Coopérative Spinosa, pour Sun and green le bio n’est pas forcément une fin en soi.
« Nous ne sommes pas certifiés parce que les coûts sont trop élevés. Le bio c’est bien mais on peut être bio sans forcément l’afficher. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas labellisé bio, qu’on est forcément industriels ou chimiques. On peut ne pas être labellisé bio et respecter toute l’éthique qu’il y a derrière l’image du bio », note M. Agoli.
Espoir Olodo, envoyé spécial
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.