(Agence Ecofin) - Le président de la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France, Frédéric Chambeau, et le président du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), Appolinaire Ngwé, ont procédé, le 26 juin 2018 à Paris, au lancement du label «Destination chocolatiers engagés», qui vise à apporter aux producteurs de cacao camerounais, l’expertise des maîtres chocolatiers français, dans le but de produire du cacao d’excellence.
«C’est un label qui concrétise la collaboration que nous avons initiée avec le Cameroun, à travers le Conseil interprofessionnel du cacao et du café, afin d’améliorer la qualité du cacao du pays.», explique Frédéric Chambeau. «Il s’agit de faire un meilleur cacao, qui répond aux exigences des maîtres chocolatiers, et de le faire dans une envergure plus grande, c’est à dire au-delà du cadre d’une petite coopérative. Pour cela, le CICC s’est engagé à implanter des centres de traitement post-récolte du cacao.», détaille Omer Gatien Malédy, le secrétaire exécutif du CICC, qui rappelle qu’après les trois premiers centres de traitement construits pour des coopératives dans le Littoral et le Centre, «deux grands centres sont en cours de construction» dans le pays.
Pour rappel, le tout premier centre d’excellence de traitement post-récolte du cacao a été inauguré le 7 novembre 2017, dans la localité de Nkog-Ekogo, dans la région du Centre. C’est dans ce petit village du département de la Lékié, premier bassin de production du cacao au Cameroun, qu’a débuté, de manière tout à fait hasardeuse, l’aventure entre les maîtres chocolatiers français et les producteurs de cacao camerounais.
En effet, au mois de septembre 2016, via Facebook, se souvient encore Christophe Bertrand, maître chocolatier français, «une femme qui s’appelle Aristide Tchemtchoua me demandait si cela m’intéresse de lui acheter son cacao». Emu par la démarche de la jeune cacaocultrice camerounaise, Christophe Bertrand accepte de recevoir un échantillon de fèves, aux frais de la potentielle exportatrice. «Là, elle a osé le faire. Elle m’a envoyé 250 kg, en empruntant 700 € (environ 460 000 francs Cfa) ; ce qui équivaut à presqu’une année de salaire là-bas.», rapporte le chocolatier français, impressionné par la détermination de celle qui deviendra alors, sa partenaire commerciale.
Depuis lors, Christophe Bertrand est venu plus d’une fois au Cameroun, en compagnie des membres de la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France, laquelle organisation a pu sceller un partenariat durable avec les producteurs camerounais, qui pourront souvent vendre leurs fèves d’excellence aux maîtres chocolatiers français jusqu’à 2 000 francs Cfa le kilogramme, contre moins de 1 000 francs Cfa sur le marché local.
Brice R. Mbodiam
Lire aussi:
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.