(Agence Ecofin) - En Côte d’Ivoire, les petits exportateurs de cacao ont demandé un report de 70% de leurs contrats de livraison pour octobre-décembre 2018 à janvier-mars 2019, rapporte Reuters qui cite des sources ayant requis l’anonymat.
Ce mouvement est tiré notamment par l’accès difficile des opérateurs aux moyens de financement de leur activité sur le terrain du fait de la réticence des banques depuis la liquidation de la SAF-Cacao en juillet dernier.
Hormis ce facteur, certains pointent aussi du doigt, la faible disponibilité aux fèves des petits opérateurs en raison de la présence sur le marché de sociétés étrangères de négoce comme Cargill, Barry Callebaut, SucDen, Touton et Olam, disposant d’une plus grande capacité financière.
Ces compagnies détiennent 71 % des 1,07 million de tonnes de cacao acheminés dans les ports entre le 1er octobre et le 31 décembre dernier, contre 50% en 2018, indique Reuters.
« Ces cinq grandes compagnies ont pratiquement acheté tout le cacao entre octobre et décembre de telle sorte qu’il n’en reste plus assez pour les autres acteurs comme nous pour exécuter nos contrats.», indique le directeur d’une petite compagnie d’exportation.
Alors que Green & Brown et Tropicao, deux exportateurs de cacao qui se dirigeaient vers des défauts de paiement ont été déjà éjectés du secteur, certaines sources du Conseil du Café-Cacao (CCC) anticipent de nouveaux cas de compagnies qui pourraient mettre la clé sous la porte.
Du côté des observateurs, on indique que le processus de consolidation sur le marché ivoirien du négoce risque de réduire de manière notable, le nombre de concurrents pour les achats et menace l’expansion des exportateurs moyens affiliés des entreprises étrangères basées notamment en Europe.
Espoir Olodo
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.