(Agence Ecofin) - Des analystes de la filiale au Nigéria du groupe bancaire sud-africain Rand Merchant Bank (RMB) prédisent une faible croissance des prêts à l'économie au cours de cette année 2019. La valeur des avances faites par le secteur bancaire devrait progresser de seulement 5%, apprend-on de leurs conclusions rapportées par des médias nigérians.
Cette position fait écho aux autres réflexions à propos de la qualité des actifs du secteur bancaire nigérian, notamment ceux des grandes banques, analysés dans l'étude de RMB Nigeria. Ces grands groupes se montrent en effet de plus en plus conservateurs en matière d'octroi de crédit, même si l'encours des créances douteuses a reculé légèrement.
Aussi 2019 est une année d'incertitude politique, avec des risques anticipés dans tous les cas de figures. Une victoire du président sortant Mohammadu Buhari maintiendrait un statut quo qui est très critiqué dans le secteur des affaires. La victoire d'un autre président apportera des changements qui, au Nigéria, prennent souvent un certain temps à se mettre en place.
Toutefois si prêter à l'économie est devenu plus difficile pour les grosses banques, il y en va différemment pour des institutions financières ayant un niveau de fonds propres plus faible. Selon un rapport sur la situation bancaire au premier semestre, publié par des analystes de Proshareng, des banques comme Sterling Bank ou Fidelity Bank ont vu leurs encours de crédit s'envoler de manière significative (+20% et +10%). Stanbic IBTC, la filiale au Nigéria du groupe sud-africain Standard Bank a affiché un bond de 9% de ses prêts sur la période.
Un paradoxe qui découle lui aussi des objectifs opposés. Les petites banques travaillent au Nigéria a renforcer leurs actifs, et se montrent plus agressives sur le marché. Alors que les grosses banques qui sont plus surveillées parce devenues systémiques, sont beaucoup plus prudentes et trient davantage dans les opportunités qui s'offrent à elles.
Idriss Linge
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