(Agence Ecofin) - Le groupe bancaire sud-africain Standard Bank, qui est aussi la troisième entreprise africaine en termes de capitalisation boursière, prévoit de fermer une centaine d'agences au cours de cette année 2019, dans le cadre de sa stratégie de digitalisation progressive. L’information est tirée d'une interview accordée à la chaîne CNBC Africa, par Funeka Montjane, la directrice générale en charge de la banque personnelle et d'affaires au sein de l'institution.
La responsable indique que cette initiative est plus en droite ligne avec le respect de la demande des clients, qui ne souhaitent plus dépenser en frais de déplacement et en temps pour retrouver une agence proche, afin de réaliser une ou plusieurs opérations.
«Nous continuerons d'en fermer en fonction des besoins qui seront exprimés par notre clientèle. Nous ne maintiendrons que les infrastructures dont ils ont besoin », a fait savoir Madame Funeka.
Même si elle s'est refusé à l'admettre, cette évolution des choses pour Standard Bank en Afrique du sud s’apparente certes à une adaptation à l'évolution des besoins de la clientèle dans le pays, mais aussi une réponse à la concurrence. La banque, à travers sa responsable, s'exprimait d'ailleurs dans le cadre du lancement d'un nouveau produit avec comme cible des jeunes qui ne doivent pas perdre le temps à venir dans des agences.
Pour tout utilisateur de ce service, il sera offert une puce spécifique, mais aussi du crédit d'accès internet, pour utiliser son application sans frais. Dès lors, la fermeture des agences entraînera peut-être des coûts supplémentaires en termes de dépenses de personnels, mais sur le moyen terme, la banque devrait tirer les bénéfices de cette digitalisation.
Comme ses concurrentes directes que sont Firstrand bank, Absa Bank et Nedbank, le groupe bancaire le plus important d'Afrique de par le volume de ses actifs, est rentrée dans la bataille de niche. Il prévoit, après les clients individuels, de migrer vers une solution pour ses clients de banque d'affaires.
L'environnement bancaire sud-africain est dans une rude bataille pour la clientèle, et surtout un potentiel de bénéfice avant impôts de 27 milliards de rands, rien que pour la banque de détail. On a en effet vu arriver de nouveaux acteurs totalement tirés vers le digital, comme Discovery Bank, Bank Zero, ou encore des institutions anciennes comme African Bank, qui ont lancé des solutions digitales.
Cette évolution des choses poussent les grandes banques à relever le défi de la concurrence. Chez Standard Bank, on promet d'aller plus loin mais davantage pour suivre les désirs d'une clientèle qui change dans son mode de relation avec le quotidien.
Idriss Linge
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