(Agence Ecofin) - Le groupe nigérian Zenith Bank a connu une année 2018 assez mouvementée, mais s'en sort bien au final. Ses revenus d'intérêts ont baissé sur la période, à seulement 440 milliards de nairas (1,21 milliard $), contre 474,6 milliards de nairas pour l'année 2017.
Une contre-performance due à la baisse des intérêts sur les prêts à la clientèle (-77,43 milliards de nairas) et des revenus sur les bons du trésor (9 milliards). Les revenus de frais et autres commissions eux sont restés au niveau quasi identique de 82 milliards de Nairas.
Le produit d'exploitation bancaire est ressorti à 277,2 milliards de nairas. Il a été sauvé par une baisse significative des dépenses d'intérêts, qui sont ressorties à 144,4 milliards de nairas, contre 2016,6 milliards de nairas au cours de l'année précédente. La banque doit cette situation à la baisse des intérêts sur les dépôts à terme, qui sont passés de 108,7 milliards de nairas à 42,3 milliards.
Au final, le produit net bancaire, qui prend en compte les autres revenus comme ceux du trading, a lui aussi terminé en hausse, soutenu par la baisse des dépenses d'exploitation, et la hausse de divers autres types de revenus.
Zenith Bank a ainsi terminé l'année 2018 sur un bénéfice net en hausse à 199,6 milliards de nairas et un bénéfice net par action lui aussi amélioré.
Malgré ces performances mitigées, le groupe a promis de payer un dividende par action de 2,8 nairas pour le compte de l'année 2018. Comme les actionnaires avaient déjà reçu un dividende intérimaire de 0,3 nairas, il leur sera versé le 18 mars une fois approuvé, un dividende complémentaire de 2,5 nairas qui sera retranché d'un impôt de 10%.
Ce niveau de dividende est tout juste supérieur à celui de 2017 qui était de 2,7 nairas, et aussi un tout petit peu au-dessus du consensus du marché, qui prévoyait un dividende de 2,79 nairas. C’est aussi une rémunération record pour les actionnaires du groupe Zenith Bank depuis 2015.
Mais le groupe doit faire face à des défis de court terme. Il doit par exemple régler une dette de plus de 1,5 milliard $ à des banques internationales d'ici la fin 2020. Le défi ici sera double. Il faut déjà s'assurer de pouvoir respecter les engagements, mais aussi, il faudra que le dollar reste dans des niveaux soutenables par rapport au naira. Une part de ces prêts a été garantie par des actifs financiers détenus par le groupe, mais leur valeur dépend aussi de l'évolution du naira.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.