(Agence Ecofin) - Le groupe bancaire nigérian United Bank for Africa (UBA) a terminé l'année 2018 sur une baisse des avoirs de ses actionnaires. Sur le bilan, les fonds propres ont achevé la période sur le montant de 483,4 milliards de nairas (1,33 milliard $). Ils sont en baisse de 5,1% comparé à leur niveau réajusté pour le compte de l'exercice de 2017 qui était de 509,5 milliards de Nairas.
Le groupe bancaire justifie cela par l'impact de la mise en oeuvre de la nouvelle norme internationale de présentation financière IFRS 9. Les chiffres du groupe suggèrent que ce repli a concerné la baisse de la rubrique « autres réserves ». Comme la banque opère dans sur des marchés qui n'ont pas encore tous adopté la règle comptable IFRS9 à l'exemple des pays de la CEMAC, elle est obligée de constituer des réserves supplémentaires de couverture de risque. Les fonds propres affectés à ce type de situation ont baissé de moitié, mais sans explication claire de cette variation.
On note cependant que dans la catégorie des éléments comptables financiers qui peuvent être qualifiés de pertes ou de profits, UBA a connu une perte de 36,5 milliards de nairas, contre un gain 27,7 milliards de nairas. Dans ce contexte, le gain effectif des actionnaires a été de seulement 45,3 milliards de nairas en 2018, contre près de 105,3 milliards de nairas en 2017. Malgré cette réduction des avoirs de ses actionnaires, il est proposé de maintenir le même niveau dividende que pour l’exercice 2017 (0,85 nairas).
Le groupe a ainsi choisi de sponsoriser la rémunération de ses actionnaires malgré des performances financières moins expansives. Les revenus qu'il tire de l'octroi des crédits à sa clientèle ont légèrement baissé à 205,6 milliards de nairas (207 milliards de nairas en 2017). Le revenu net tiré des d'intérêts perçus, n'a augmenté que du fait de provisions moins importantes à 4,5 milliards de nairas à la fin 2018, contre 35,8 milliards de nairas à fin 2017.
Dans le même temps, la hausse des revenus de frais et commissions, a été diluée par des charges administratives plus importantes et un repli des revenus de placements sur les titres. Les dirigeants de UBA demeurent cependant assez confiants. « Avec beaucoup d'optimisme, nous nous attendons à une année 2019 plus gratifiante pour nos actionnaires, alors que nous exploitons davantage nos ressources et optimisons notre productivité pour obtenir des rendements supérieurs », a fait savoir Kennedy Uzoka, le directeur général du groupe basé à Lagos.
Le marché semble avoir été enthousiasmé par cette annonce de dividende. Le titre a débuté la semaine avec une valeur en hausse sur le Nigerian Stock Exchange ce lundi 18 mars 2019. Rappelons qu’outre Heirs Holding qui est contrôlé par le multimillionnaire nigérian Tony Elumelu, UBA compte plusieurs institutionnels de poids dans son actionnariat.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.