(Agence Ecofin) - C’est une première au niveau de l’ensemble des banques de développement multilatérales opérant aux quatre coins du globe. La Banque africaine de développement (BAD) a réalisé une opération de transfert des risques liés à une partie de son portefeuille de prêt à un hedge fund, a rapporté le quotidien financier britannique Financial Times ce mardi 18 septembre.
Il s’agit d’une opération de titrisation synthétique portant sur un portefeuille de prêts d’un milliard de dollars, réalisée avec le gestionnaire américain de hedge fund Mariner Investment Group.
Dans le cadre de cette opération, le fonds spéculatif new-yorkais n’acquiert pas les actifs mais prend le risque de crédit y afférent par le biais d’un contrat d'échange sur risque de crédit (CDS, Credit Default Swap).
Concrètement, Mariner Investment Group «prend un risque de défaut de 152 millions de dollars en échange d’un rendement situé dans le bas de la fourchette à deux chiffres», selon le Financial Times.
La transaction, qui a été structurée par le groupe japonais Mizuho Financial Group, couvre 40 prêts accordés par la BAD à plus de 15 pays africains pour des projets dans les secteurs de l’électricité, du transport et de l’industrie.
La titrisation synthétique n’implique pas une vente effective des créances à l’entité de titrisation (SSPE). Au lieu de cela, un produit dérivé, en l’occurrence un contrat d'échange sur risque de crédit (CDS), est utilisé pour obtenir une exposition au risque d'un panier de créances défini.
La contrepartie au contrat dérivé accepte de payer les pertes subies par le détenteur des actifs (généralement l'initiateur), si un «événement de crédit», tel qu'un défaut de paiement, a lieu sur les actifs. En retour, l'initiateur accepte de payer à la contrepartie des primes fondées sur la probabilité perçue qu'un tel «événement de crédit» survienne en ce qui concerne les actifs.
Cette technique d’ingénierie financière a été déjà utilisée par de nombreuses grandes banques commerciales à l’échelle internationale. Mais l’opération réalisée par la BAD représente une première pour une banque supranationale. Une récente étude publiée par le think tank londonien Overseas Development Institute (ODI) a pourtant conclu que la titrisation synthétique constitue le meilleur mécanisme par lequel les banques multilatérales de développement pourraient accroître leur capacité à prêter davantage.
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