(Agence Ecofin) - Des analystes qui suivent le marché du Nigeria s'attendent à des annonces d’augmentations de capital social dans le secteur bancaire, au cours du second semestre de 2019. Selon la firme d'investissement Vetiva Capital Management, l'entrée en vigueur de la norme de régulation IFRS 9 en est la principale cause.
Cette règle contraint désormais les banques à provisionner non seulement les risques effectifs de non-remboursement des crédits accordés aux clients, mais aussi les risques potentiels. Pour se conformer à cette exigence, plusieurs banques ont dû puiser dans leurs fonds propres, affaiblissant ainsi l'adéquation de leurs fonds propres avec l'encours des crédits qui ont été accordés à l'économie.
Si elles veulent continuer d'accroître leurs portefeuilles de prêts, ces banques devront trouver des ressources propres additionnelles. Cette situation, selon Vetiva, est plus pressante pour les banques, dont la couverture des risques repose, au-delà du noyau dur des fonds propres, sur les autres éléments appartenant aux actionnaires, comme les plus-values, les titres de participation et autres.
Si ces banques affichent une solide rentabilité au Nigeria, leurs bilans ont fortement été impactés par l'entrée en vigueur de la norme IFRS 9. Il faudra désormais trouver le moyen de convaincre les investisseurs.
Pour Diamond Bank, l'affaire est réglée, elle a été absorbée par sa concurrente Access Bank. Ecobank Nigeria a, pour sa part, reçu un appui de 68 millions $ de sa maison mère. Les banques à suivre sont donc Union Bank dont le premier actionnaire est Atlas Mara, la holding bancaire britannique, filiale du groupe canadien Fairfax Holding, et First Monument City Bank qui, lui, affiche des rendements sur fonds propres assez inintéressants (9,4% selon une analyse de Vetiva, à la fin avril 2019).
Idriss Linge
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