(Agence Ecofin) - Le groupe financier kényan Equity Group Holdings est bien placé pour tirer profit de la suppression récente de la loi qui, au cours des trois dernières années, a plafonné les taux d'intérêt perçus sur les crédits bancaires.
Alors que ses concurrents sur le marché kényan ont réduit leurs encours nets de prêts à l'économie, Equity Group a fait le choix inverse, notamment pour ce qui est des 9 premiers mois de 2019.
Le total des crédits nets qu'il a accordés à ses clients a progressé de 21%, atteignant le montant de 560,4 milliards de shillings kényans (KES) à fin septembre 2019. Dans le même temps, le groupe a renforcé sa trésorerie ; ce qui le prédispose moins à solliciter des appuis financiers, et la structure de ses fonds propres et fonds complémentaires s'est renforcée.
En plus d'avoir un encours élevé de créances sur la clientèle, Equity Group a aussi de larges possibilités de continuer à prêter de l'argent sans compromettre sa stabilité. Rappelons que trois ans durant, les banques commerciales basées au Kenya ne pouvaient pas percevoir un intérêt de plus de 4% au-dessus du taux appliqué par la Banque centrale. Le but était d'encourager les prêts à l’économie, mais c'est l'effet inverse qui s'est produit.
Il y a quelques jours, le gouverneur de la Banque centrale a indiqué que désormais, son institution n'a plus de crainte à baisser ses taux directeurs. Une baisse de ces taux et plus de liberté sur la fixation des taux d'intérêt seront autant de bonnes incitations pour les banques commerciales.
Les investisseurs qui ont acquis des actions de cette entreprise sur le Nairobi Securities Exchange, le marché financier kényan, ont une certaine satisfaction. La valeur de ces actions y a progressé de 39,7% depuis le début de l'année. Sur les 9 premiers mois de 2018, elle était en baisse de 1,9%.
Le groupe devrait terminer l'année 2019 sur une solide marge nette, tirant profit de l'action combinée de solides performances sur la banque de détail et les gains de coût de la digitalisation.
Idriss Linge
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