(Agence Ecofin) - Mike Brown, le directeur général de Nedbank, l'une des quatre plus importantes banques d'Afrique du Sud, a fait savoir, que le pays courait un risque de crise bancaire majeure, si le gouvernement poursuivait avec son plan de mettre en oeuvre des expropriations de terre des Blancs, sans compensation. « Je peux vous assurer que les incertitudes entourant le résultat de cette révision constitutionnelle a déjà un impact négatif sur la confiance des investisseurs », a fait savoir Monsieur Brown alors qu'il était entendu devant une commission parlementaire le 8 septembre 2018.
Attaquant de front le gouvernement, le DG de Nedbank fait savoir que la constitution ne devrait pas être utilisée comme un bouc émissaire pour masquer l'incapacité du gouvernement à effectuer une réforme foncière efficiente. D'autre voix se sont associées à ces avertissements.
C'est le cas Piet Le Roux, le directeur général de la société de consulting Sakeliga, qui dans le même contexte a indiqué que procéder à une révision de la constitution pour ne pas accorder des compensations serait de la confiscation, et que cela conduirait à la situation qu'a connue le Zimbabwe avec sa réforme foncière.
Le débat est désormais très passionné sur ce sujet en Afrique du Sud et les arguments varient selon l'un ou l'autre camp. Le risque, pour les banques commerciales, n'est pas négligeable. Selon une étude indépendante, elles détenaient 60% des prêts accordés au secteur agricole à la fin 2016, et avec parfois comme principale garantie la valeur globale des terres.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.