(Agence Ecofin) - A la fin du mois de mai 2018, l'encours du stock constitué des comptes débiteurs et de crédits de trésorerie dans le secteur bancaire, était de 162,15 milliards de dirhams marocains. Cette position se traduit en repli de 5,7% par rapport au niveau de mai 2017, apprend-on de données publiées par la banque centrale (Bank Al Maghrib).
L'institution d'emission monétaire n'explique pas particulièrement cette situation. Mais dans une note de recherche récemment publiée sur les banques marocaines, Crédit du Maroc Capital faisait remarquer que les trois grands groupes bancaires dominants du royaume pesaient de tout leur poids sur ce repli des crédits de trésorerie.
Cette situation serait, selon des médias marocains, le fait des retards de paiement entre les organisations (publiques comme privées) actives au Maroc. S'il existe une loi qui fixe à 60 jours les délais de paiement, la moyenne observée par différentes enquêtes est d'au mois 88 jours. Dans ces conditions, les avances de trésorerie qui repondent à des besoins précis et de très court terme, souffrent, elles aussi, du paiement des intérêts qui y sont associés.
Le 3 avril 2018, une rencontre avait été organisée à l'initiative du groupe bancaire Attijariwafa Bank, pour discuter de possibles issues à ce défi. Il semble au final que la solution ne peut venir que du gouvernement qui est le seul à pouvoir imposer une application plus rigoureuse de la loi sur les délais de paiement.
La publication des comptes financiers pour le premier semestre 2017 des banques cotées marocaines sera à suivre. En même temps qu'elles se sont repliés sur les crédits de trésorerie, plusieurs banques présentes sur la bourse de Casablanca (Attijariwafa, BMCI et CIH) ont continué de capter des ressources (dépôts) de long terme, qui génèrent des charges supplémentaires.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.