(Agence Ecofin) - Les chaînes de télévision privées ont du mal à acquérir les droits de diffusion en clair de la Coupe d’Afrique des nations, à cause de leurs coûts trop élevés. L’information a été révélée par Aboubacry Ba, au Discop Abidjan, lors d’une conférence abordant le sujet des droits sportifs.
Comme l’explique le directeur général de CIS Medias, l’Union Africaine de Radiodiffusion (UAR) a fixé des prix qui rendent impossible l’obtention des sous-licences des droits de diffusion en clair par le service privé. Pourtant, le choix de l’UAR pour ces droits en clair était censé les rendre plus accessibles.
Comme il le fait savoir, les prix sont encore plus élevés que lors des éditions précédentes. Ce qui ne peut pas être justifié par l’augmentation du nombre de matchs. « Ce n’est pas possible de dire que parce qu’on est passé de 268 à 280 matchs, on va passer d’environ 1,2 million d’euros, qui était le prix avant que le format de la compétition ne change, à 1,5 million d’euros, le prix actuel pour une chaîne voulant une sous-licence », a-t-il déclaré.
Pour lui, cette situation est aussi une conséquence d’une mauvaise politique de redistribution des droits. « La Confédération africaine de football (CAF) demande juste que l’UAR lui reverse 22 millions de dollars (environ 19,5 millions d’euros) pour les droits de la CAN 2019 », informe-t-il. « Ce montant peut être facilement atteint si on demande aux chaînes publiques et privées d’un pays de fournir ensemble le prix demandé pour une seule chaîne, les 1,5 million d’euros par exemple. Mais je ne comprends pas pourquoi l’UAR organise cette course à l’exclusivité en ne permettant qu’à un seul organe d’avoir des droits qu’il ne pourra de toutes les manières pas rentabiliser à cause de leur cherté », complète Aboubacry Ba.
Un représentant de la RTI, présent, a reconnu qu’il avait également trouvé les droits trop chers, mais que les autorités publiques avaient fini par accepter de payer.
« C’est l’une des raisons pour lesquelles ils maintiennent ces prix trop élevés. Si une chaîne du calibre de la RTI refuse de payer, alors personne ne peut plus diffuser la compétition en Côte d’Ivoire. Sachant que la CAF et l’UAR ont l’obligation de diffuser ces matchs dans chaque pays, il y aurait eu un moyen de négocier de meilleurs tarifs », a rétorqué Aboubacry Ba.
Au final, les chaînes privées présentes à la conférence ont convenu de s’associer pour travailler, en collaboration avec les diffuseurs publics, à rendre les coûts des compétitions sportives africaines plus accessibles. Cela, aussi bien pour les privés que pour le service public.
Servan Ahougnon
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.