(Agence Ecofin) - Au Gabon, rien ne va plus du côté de la presse audiovisuelle publique. À l'initiative du Syndicat des professionnels de la communication (Syprocom), les travailleurs des groupes Radio Gabon et Gabon Télévision ont lancé un mouvement de grève inédit, le 30 avril dernier. Depuis cette date, aucune émission n’est diffusée sur les deux chaînes d’information en dehors des deux journaux télévisés quotidiens.
Les travailleurs reprochent au gouvernement le non-paiement de nombreux arriérés de salaires et l’ingérence du pouvoir dans le traitement de l’information. « Depuis deux ans, le ministre de la communication a pris l’habitude de donner des consignes aux rédactions pour que tout fonctionne comme il le souhaite.», a dénoncé Edgard Ndziembi Doukaga, le vice-président du Syprocom à Reporters Sans Frontières (RSF).
« A force d’apparaître comme le simple relai de la communication gouvernementale, l’audiovisuel public gabonais a non seulement perdu sa crédibilité mais également le soutien de ses journalistes. L’expression de ce ras-le-bol doit être l’occasion pour les autorités de développer enfin, de véritables médias de service public, rendant compte d’une information impartiale et sans ingérence, au service de tous les Gabonais.», a exhorté Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.
108e au dernier classement mondial de la liberté de la presse de RSF, le Gabon semble embourbé dans une crise qui pourrait durer longtemps si sa gestion est laissée aux deux parties belligérantes.
Servan Ahougnon
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.