(Agence Ecofin) - La Banque mondiale a suspendu une aide d’un montant global de 300 millions $, en faveur de la Tanzanie, apprend-on ce jeudi de l’agence de presse Reuters, citant des sources officielles.
Selon les informations relayées par le média américain, cette décision serait consécutive à la récente relance, de la part du gouvernement, d'une politique visant à interdire l’accès à l’école des jeunes filles ayant contracté une grossesse. S’insurgeant contre cette mesure, la Banque a décidé de suspendre l’introduction auprès de son conseil d’administration, d’un nouveau programme visant initialement le secteur éducatif.
Cette suspension intervient quelques jours après que l’institution de Bretton Woods a émis des réserves sur une nouvelle loi tanzanienne renforçant le contrôle de l’Etat sur la production de statistiques officielles.
Ces dernières semaines, le prêteur avait multiplié les appels à la promotion des droits de l’homme et des libertés publiques dans un pays où près de 8 000 filles sont expulsées chaque année du système scolaire, en raison de grossesse, d’après des statistiques relayées par The Guardian. Depuis l’arrivée au pouvoir du président John Magufuli (photo) en 2015, cette pratique en vigueur depuis 1961 aurait connu un regain d’intensité.
« En collaboration avec d'autres partenaires, la Banque mondiale continuera de plaider en faveur de l'accès des filles à l'éducation, par le biais de son dialogue avec le gouvernement tanzanien », a indiqué l’institution, dans un communiqué relayé par Reuters.
Notons que cette annonce intervient le même jour que la suspension d’une aide de près de 10 millions $ du Danemark au profit de l'Etat est-africain, en raison de violations des droits de l’homme dans le pays et de « commentaires homophobes inacceptables ».
Moutiou Adjibi Nourou
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