(Agence Ecofin) - Le président burkinabé Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, a fini par abdiquer sous la pression de la rue. Le chef d’Etat a annoncé, le 31 octobre qu'il quittait la présidence du pays tout en réclamant la tenue d'élections «libres et transparentes» dans un délai de 90 jours. «Dans le souci de préserver les acquis démocratiques, ainsi que la paix sociale [...], je déclare la vacance du pouvoir en vue de permettre la mise en place d’une transition devant aboutir à des élections libres et transparentes dans un délai maximal de 90 jours», selon le texte du communiqué, lu par une journaliste à l’antenne de la télévision BF1.
Le départ de l’homme qui avait pris le pouvoir par un putsch en 1987 était fortement réclamé par l'opposition qui avait appelé le 31 octobre le peuple à «maintenir la pression» contre le chef de l'Etat, qui avait tenté de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandant en 2015.
Le chef d'état-major des armées Nabéré Honoré Traoré a annoncé dans un communiqué qu'il allait désormais «assumer» la fonction de chef de l'Etat. «Conformément aux dispositions constitutionnelles, constatant la vacance du pouvoir ainsi créée, considérant l'urgence de sauvegarder la vie de la nation (...), j'assumerai à compter de ce jour mes responsabilités de chef de l'Etat», a déclaré le général de division Traoré.
La prise de pouvoir de l'armée est pour l'instant assez mal acceptée par les manifestants, qui dénoncent la personnalité du chef d'état-major, qualifié de «pion du pouvoir». Les manifestants réclament la nomination de Kouamé Lougué, un général en retraite au fort capital de sympathie, au poste de président de transition.
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