(Agence Ecofin) - La secrétaire d'Etat adjointe américaine pour l’Afrique, Linda Thomas-Greenfield, a accusé ouvertement le 10 février les autorités rwandaises de chercher à «déstabiliser» le Burundi voisin à travers le recrutement de réfugiés burundais pour les enrôler dans une rebellion armée visant à renverser le président Pierre Nkurunziza.
«Nous avons vu un certain nombre de rapports de nos collègues sur le terrain qui laissent penser que le gouvernement rwandais est impliqué dans des activités déstabilisatrices au Burundi», a déclaré Mme Thomas-Greenfield, devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain.
De son côté, l’émissaire spécial du gouvernement américain pour l'Afrique des Grands lacs, Thomas Perriello, a indiqué disposer d’«informations crédibles sur le recrutement de réfugiés burundais dans des camps au Rwanda afin de participer à des attaques armées conduites par l'opposition burundaise armée contre le gouvernement burundais».
C’est la première fois que Washington accuse publiquement Kigali d’être impliquée dans la crise politico-sécuritaire au Burundi. Les relations entre les Etats-Unis et le Rwanda se sont considérablement détériorées ces dernières années en raison du rôle jugé néfaste du régime du président Paul Kagame dans la stabilité de l'Afrique des Grands lacs.
Washington avait également vivement condamné l’adoption d’une réforme constitutionnelle qui ouvre à M. Kagamé la voie pour briguer un nouveau mandat en 2017.
Les autorités burundaises accusent depuis plusieurs mois Kigali de servir de base arrière à une rébellion naissante. Début février, des experts de l'ONU avaient déjà accusé dans un rapport le Rwanda de recruter et d'entraîner des réfugiés du Burundi afin de renverser son président Pierre Nkurunziza.
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