(Agence Ecofin) - Les travailleurs d’Algérie Telecom s’opposent à l’ouverture du marché de l’Internet fixe à la concurrence, annoncée le 19 octobre 2016 aux députés par la ministre des TIC et de la poste, Imane Houda Feraoun. Réunis au sein de leur syndicat, la Fédération du secteur de la poste et des technologies de l’information, les agents de l’opérateur historique des télécommunications estiment, dans les colonnes du journal algérien Liberté, que c’est un dégroupage dissimulé, préparé sans concertation avec le partenaire social et d’ailleurs contraire à l’’article 17 de la constitution qui considère les postes et télécommunications comme un bien de la collectivité et de souveraineté nationale.
Pour Mohamed Tchoulak, le secrétaire général de la Fédération, ce dégroupage met les 23 000 employés d’Algérie Telecom en danger. L’entreprise a investi et est encore actuellement en train d’investir de fortes sommes d’argent dans la modernisation et l’extension de son réseau, à travers le pays. Il serait donc injuste, qu’après tous ces efforts consentis en solitaire, le réseau de haute qualité que l’opérateur aura construit soit ouvert à des opérateurs privés qui menaceront par la suite ses activités et ses revenus en lui livrant une concurrence farouche sur ses propres infrastructures.
D’après huffpostmaghreb.com, dans une lettre envoyée à Imane Houda Feraoun, les travailleurs d’Algérie Telecom expliquent que la situation de monopole d’Algérie Telecom dans l’Internet fixe ne découle pas d’un verrouillage législatif que viendra résoudre le code des postes et télécommunications annoncé par la ministre. Pour eux, la loi 2000-03 fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications a tout prévu en matière de concurrence dans le secteur, et c’est le coût élevé pour l’édification d’un réseau télécoms de haute qualité par un opérateur privé qui est à l’origine de l’abandon de l’Internet fixe à Algérie Telecom.
Muriel Edjo
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