(Agence Ecofin) - La première semaine du mois de février 2016 a été plus positive pour certains des fonds investissant sur les actifs boursiers ou obligataires africains. A l’image de cette performance positive, Ashburton Investments SICAV - Africa Equity Opportunities, a sur la période de référence, affiché un rendement en dollars US de 4,38%, selon des données disponibles sur la plateforme d’informations financières MorningStar, partenaire de l’agence Ecofin.
Rappelons que le fonds a investi dans 27 actifs boursiers africains, notamment en Egypte (Commercial International Bank), au Kenya (East Africa Breweries Limited), mais aussi sur la BRVM (Sonatel) et le Casablanca Stock Exchange (Maroc Telecom). Il n’est pas exclu qu’il ait tiré avantage du positionnement des investisseurs sur les titres de ces entreprises qui affichent ces dernières années des retours de dividende toujours positifs.
Cette performance hebdomadaire n’occulte cependant pas la perte de rentabilité (en euros) qui frappent actuellement la plupart des fonds suivis par Morningstar, et qui investissent sur les les actions, les obligations et les fonds indiciels disponibles sur les marchés africains des capitaux. Sur les 1000 fonds concernés, seulement 33 d’entre eux affichent un rendement (en euro) positif depuis le début de l’année.
Commentant cette situation globale Sam Vecht, le responsable des investissements pour les marchés frontières au sein de la firme Blackrock, a confié dans une interview à Morningstar, que « les placements africains ont connu des rendements difficiles au cours de ces deux dernières années ».
La région a continué de subir les vents contraires, liés notamment à des prix du pétrole toujours à un niveau historiquement bas, l’accentuation de la hausse du dollar américain sur la plupart des monnaies africaines. Dans ce contexte que ce soit en Egypte, au Nigéria, au Maroc, au Kenya ou en Afrique du sud, les investissements boursiers effectués par des institutionnels étrangers étaient en repli au mois de janvier. Pour beaucoup, il était question de limiter l’exposition aux pertes de valeur sur les marchés boursiers africains.
Les derniers indicateurs macroéconomiques sur la région, montrent qu’elle offre encore des perspectives positives. Dans leurs projections de début d’année sur l’économie mondiale, la Banque mondiale et le FMI ont estimé, que la croissance sera toujours plus importante en Afrique, même si cette dernière connaîtra un transfert de la plupart des risques globaux. Les investisseurs de long terme eux croient à un retour à la normale.
Dans son argumentaire, Sam Vecht a aussi expliqué, que malgré leurs défis actuels, « les marchés frontières comme celui du Nigéria du Pakistan ou de l’Inde, ont affiché une volatilité moins importante que le FTSE 100, en ces périodes troubles ». Une attention particulièrement sera donc portée sur l’évolution des prix du pétrole, des matières premières minières et aussi des économies américaines, européennes et asiatiques.
Les investisseurs institutionnels boursiers et obligataires ayant pour cible l’Afrique, devront aussi avoir un œil sur l’évolution des actifs sur lesquels ils investissent. Il n’est pas exclu d’assister, comme c’est le cas sur des marchés développés, à des rachats de titres à titre conservatoire, afin de stabiliser leurs valeurs.
Pour l’heure, la valeur boursière moyenne cumulée pour les 21 fonds suivis par l’Agence Ecofin, représente actuellement moins de deux fois leur valeur comptable globale, tandis que le PER (ratio prix de l’action/rendement) moyen pour les même fonds se situe à un peu plus de 10.
Idriss Linge
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